Une première en Tunisie post-Révolution. Le dernier numéro du quotidien arabophone Assabah est déjà épuisé dans tous les points de vente de journaux (le nombre exact du tirage n'a jamais été dévoilé). Cela fait un long moment qu’un journal tunisien n’a réussi à susciter l’intérêt d’autant de Tunisiens. Et pour cause, le journal a publié en exclusivité, dimanche 3 juillet, une lettre de Sadok Belaïd ainsi que la version de la constitution élaborée par sa commission et présentée au président de la République. Cette version que Belaïd considère totalement différente à celle publiée au Journal officiel pour être votée au référendum le 25 juillet, a donné du grain à moudre au point que tout le monde cherche inlassablement à en prendre connaissance.
Au moment où la presse écrite est sous l’emprise d’une crise d’existence, Assabah, le prestigieux journal de référence fondé en 1951, vient donner une lueur d’espoir à ce secteur sinistré et abandonné à son triste sort et ce grâce au professionnalisme de ses journalistes qui ne cessent de faire montre d'un engagement incommensurable. La presse écrite souffre, mais elle ne meurt jamais. C'est un message et une leçon pour tous ceux qui ont misé sur la fin de la presse papier.
Bravo.
Med Ali Sghaïer