Sans surprise, l’Instance Vérité Dignité (IVD) va quand même poursuivre ses travaux malgré le rappel à l’ordre de l’Exécutif qui l’a sommée de mettre fin à sa mission le 31 mai 2018. C’est ce que la présidente de l’IVD, Sihem Ben Sedrine, déclaré lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 25 mai 2018 au siège de l’Instance.
« L’IVD va poursuivre son travail, notamment en ce qui concerne le dossier relatif aux victimes de la dictature et les indemnisations qu’elles doivent toucher », a-t-elle déclaré, soulignant que cela devrait encore nécessiter quelques mois.
De ce fait, le 31 mai fixé par la Kasbah ne constituera pas la date de la fin de la mission de son instance, selon Ben Sedrine. « La fixation de cette date ne relève pas des prérogatives de la présidence du gouvernement », a-t-elle ajouté.
La présidente de l’IVD a également réagi aux propos du ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, la société civile et des Droits de l’Homme, Mehdi Ben Gharbia, qui a assuré, jeudi, que l’accord conclu avec l’IVD n’est pas synonyme de prolongement. « La date du 31 mai mentionnée par le ministre a été abordée dans le cadre d’un malentendu. Le Tribunal Administratif soutient la décision prise par l’IVD », a-t-elle expliqué. Il faut préciser que c’est la première fois qu’elle se conforme à une décision du Tribunal Administratif étant, bien sûr, en sa faveur!
D’autre part, Sihem Ben Sedrine a affirmé que la correspondance reçue par son Instance de la part du gouvernement ne mentionne pas la date du 31 mai 2018. Concernant, le budget de l’IVD, elle assure qu’il sera géré en fonction de ce qui lui reste. « Nous ferons notre possible pour y arriver », précise-t-elle, ajoutant que l’Instance compte se séparer d’un grand nombre de ses fonctionnaires en juin et juillet prochains.