La CTAF (Commission Tunisienne des Analyses Financières) fait partie des principaux organismes publics, relevant de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), qui se sont penchés sur le volet financier du terrorisme en Tunisie. Lotfi Hachicha, son secrétaire général, s'est exprimé sur les ondes de Shems FM ce jeudi 11 août 2022.
Il assure qu'une étape importante du travail de la CTAF a été franchie. De fait, grâce à la CNLCT (Commission Nationale de lutte contre le terrorisme), une liste complète des terroristes a été établie, ainsi que leurs avoirs. Ces derniers ont d'ailleurs été gelés conformément à la loi anti-terroriste.
Blanchiment d'argent, la principale source de financement du terrorisme
Dans ce contexte, la CTAF a elle-même proposé des noms à la CNLCT en vue de les inscrire sur cette liste noire. Le terrorisme, poursuit le secrétaire général de la CTAF, est financé à 98% par le biais du blanchiment d'argent. Dans cette même optique, 418 déclarations de soupçon (DS) ont été formulées en 2021 par les établissements financiers tunisiens. Ces déclarations ont été transmises à la BCT et à la CTAF.
Financement du terrorisme : 615 personnes dans le viseur des autorités
En fait, selon Lotfi Hachicha, ce nombre est en baisse par rapport à celui de 2019 (597) et de 2020 (446). Et pour cause, selon lui : la crise économique qui a été causée par la COVID-19. Au total, en 2021, ce sont 829 suspects qui sont dans le collimateur des autorités. Ils ont donc été identifiées grâce au 418 DS. Parmi ces 829, il y a 615 personnes physiques et 214 personnes morales. On compte, aussi, 643 suspects résidents sur le territoire tunisien.
Des dizaines de millions de dinars
D'autre part, le secrétaire général de la CTAF affirme que 26% des dossiers traités par les DS concernent des financements supérieurs à 10 millions de dinars. 31% portent sur des financements entre 1 et 10 millions de dinars et 27% entre 100 000 et 500 000 dinars. Enfin, il affirme que 1538 dossiers ont été traités par la CTAF en 2021, dont 329 qui sont désormais classés. A titre de comparaison, 645 dossiers ont été traités par la commission en 2019.