500 dossiers d’associations accusées de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme ont été transférés à la Justice en l’espace de 6 ans. C’est ce qu’a assuré Lotfi Hachicha, secrétaire général de la Commission Tunisienne d’Analyses financières (CTAF) lors d’une conférence de presse.
Une annonce qui intervient dans un contexte où la Tunisie a été classée sur la liste noire des pays à risque en termes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. L’évaluation de la Tunisie, d’après le secrétaire général de la CTAF, a été effectuée par l’Union Européenne selon les données disponibles en 2015. « La décision d’inscrire la Tunisie sur la liste noire a été prise sans tenir compte des changements qui ont eu lieu entre 2015 et 2018 « , a assuré Lotfi Hachicha.
L’annonce, quoique attendue, a eu l’effet d’une douche froide pour le gouvernement le 7 février 2018, lorsque le Parlement Européen s’est opposé au retrait de la Tunisie de la liste. Les réactions ont été nombreuses de parts et d’autres : politiques et activistes de la société civile ont dénoncé la lenteur de la réaction des autorités tunisiennes vis-à-vis des correspondances européennes au sujet du blanchiment d’argent. Certains ont même appelé au départ du Chef du gouvernement. Finalement, c’est Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) qui a été poussé à la sortie. De fait, le Chef du gouvernement a activé les procédures légales, conformément à l’article 78 de la Constitution, en vue de limoger le gouverneur, tout en proposant son remplacement par Marouane Al Abassi. Après avoir reçu la requête de Youssef Chahed, le président de la République, pour sa part, l’a transférée à son tour à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Reste à connaître la date de la séance du vote de confiance qui va démettre (ou pas) Chedly Ayari de ses fonctions.
Concernant la classification tunisienne, l’Union Européenne, après ce second coup de poignard dans le dos après celui des paradis fiscaux, a assuré que notre pays devrait être retiré l’été prochain, d’après son ambassadeur en Tunisie, Patrice Bergamini.
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