En marge du SIAMAP, organisé au parc des expositions au Kram, la Banque Nationale Agricole (BNA) a organisé, samedi 4 novembre 2017, une cérémonie de remise de prix destinée aux projets agricoles à succès, ayant profité de sa nouvelle offre de financement tripartite. Une solution de crédit accordée sans garantie, ce qui constitue une première dans le secteur bancaire. Plusieurs personnalités de marque étaient présentes lors de la cérémonie ; Habib Ben Hadj Kouider, directeur général (DG) de la BNA, Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des ressources Hydrauliques, Abdelmajid Ezzar, président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) et même le ministre Ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Mamadou Sangafowa.
La BNA, acteur majeur de l’agriculture tunisienne
« Plus qu’une banque agricole, la BNA constitue une institution généraliste et d’affaires. Ses efforts pour l’agriculture sont colossaux », déclare Samir Taïeb, ministre de l’Agriculture. De son côté, Habib Ben Hadj Kouider rappelle que la banque a pris l’habitude de récompenser les projets agricoles contribuant à l’innovation et au développement régional. Cette année, poursuit-il, les projets récompensés appartiennent à ceux qui ont pu profiter du nouveau financement conçu par la BNA.
« Les agriculteurs qui ne peuvent pas accéder aux crédits, faute de garanties, peuvent désormais y arriver grâce aux conventions signées par la BNA et les industriels. La seule garantie pour la BNA vis-à-vis de l’agriculteur, réside dans la relation de confiance que ce dernier entretient avec ses fournisseurs et les industriels », explique le DG de la Banque Nationale, qui souligne que l’institution finance aussi bien les petits projets que le grands. « Le produit fera long feu. Il sera capable d’attirer une grande partie des agriculteurs qui n’ont pas accès au crédit », ajoute-t-il.
Le DG de la BNA poursuit en mettant l’accent sur les performances de la Banque. Ainsi, le nombre de crédits accordés par la BNA a cru de 80% en septembre 2017 par rapport à septembre 2016, selon le DG. Les crédits d’investissement, pour leur part, ont augmenté de 25% durant la même période. Au total, la contribution de la BNA à l’agriculture tunisienne se chiffre, selon Habib Ben Hadj Kouider, à 2,4 milliards de dinars.
« Un crédit sans garanties »
Par ailleurs, le directeur régional de la BNA, Kamel Mabrouk, revient sur la nouvelle offre de financement conçue par la banque en faveur des agriculteurs. « Elle [l’offre] repose sur trois éléments : l’agriculteur, la banque et l’opérateur. Nous avons entrepris deux actions dans les régions de l’Ouest du pays, à savoir Kasserine et Sidi Bouzid. Deux projets, à titre d’exemple, y ont été financés », précise-t-il.
La nouvelle offre de financement est un contrat entre la BNA, le fournisseur / industriel et l’agriculteur. A travers le financement tripartite, la Banque octroie un crédit sans garanties à l’agriculteur. La seule condition pour le décrocher : le fournisseur / industriel doit entretenir des relations de confiance avec l’agriculteur en question. C’est, en effet, le fournisseur qui va se porter garant.
Dans ce cadre, il devra fournir à l’agriculteur tout ce dont il a besoin pour ses exploitations, que ce soit pour les équipements, les cultures (matière première) ou l’élevage. En contre-partie, l’agriculteur doit s’engager à vendre sa production au fournisseur en question qui, pour sa part, va régler ce qu’il doit à la BNA et payer l’agriculteur. La nouvelle offre de financement est proposée à court – moins d’un an – ou à moyen termes – entre 2 et 7 ans -. Aucun plafond n’est fixé.