Finances publiques : les défaillances de la LF 2016 en chiffres  

 

Comme prévu, la loi de finances 2016 (LF) adoptée le 10 décembre 2015 vient de montrer plusieurs défaillances, d’où d’ailleurs  la loi de finances complémentaire 2016 adoptée le 27 décembre 2016.
Selon le dernier rapport de la Banque Centrale de Tunisie sur l’état des finances publiques, les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat au titre de 2016, montrent un creusement du déficit budgétaire qui s’est établi à 5.452 MDT soit 6% du PIB contre 4,8% du PIB en 2015.
Contrairement aux prévisions de la loi des finances 2016, Les recettes propres évoluent à un rythme nettement moins élevé, alors que les dépenses (hors principal de dette) continuent à s’accélérer.
Les ressources propres de l’Etat se sont renforcées de 5,4%, contre 12,4% prévus par la loi de finances  de 2016. Les recettes fiscales ont augmenté de seulement 1,2%, contre un bond considérable  des recettes non fiscales suite, notamment, à l’encaissement du produit de cession de la licence 4G (d’une valeur de 431,1 MDT).
Les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 7% en 2016, contre -0,3% en 2015 à cause de l’accroissement des dépenses de rémunération (+13,7% contre +9,9%). Les dépenses de subventions quant à elles ont baissé et principalement les subventions des carburants.
Les recettes d’impôts directs ont baissé  de 3,1%, en 2016 contre  12,3% prévue dans la LF 2016. Et ce à cause  du repli des impôts sur les sociétés (-42,5% contre +19,3% prévu). Heureusement que les  impôts sur les revenus des personnes physiques (+19,5% contre +8,3% prévu) étaient là pour amortir le coup comme d’habitude.
Pour leur part, les recettes d’impôts indirects ont enregistré une hausse de 4,3% contre de 10,8%, prévu dans la LF 2016, grâce à la progression des droits de consommation (+22,6%) qui a compensé la baisse des droits de douane (-22,5%) et la faible performance de la TVA (+1,6%).
Selon la BCT, toutes ces défaillances dans le budget de l’Etat  ont amené le Trésor public à intensifier son recours au financement intérieur. Par conséquent, l’encours de la dette publique poursuit son ascension pour s’établir à un niveau de 61,9% du PIB, au terme de l’année 2016, contre 53,4% initialement prévu dans la LF2016.
Il faut rappeler que la LFC 2016 prévoit un budget de l’Etat, qui passera  à 29.274 MDT contre 29.250 MDT  initialement prévus. Outres les chiffres mentionnés dessus, cette hausse est imputée au gonflement du service de la dette de 250 MDT. Dans cette LFC 2016, le gouvernement prévoit de mobiliser des ressources supplémentaires pour un montant de 1.219 MDT afin de couvrir le déficit du budget de l’État. Attendons de voir.

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