FITA 2019: réflexions sur les moyens de développement de l’investissement intra-Africain

Le coup d’envoi de la deuxième édition de la conférence internationale « Financing Investment and Trade in Africa », FITA 2019 a été donné ce mardi 05 février 2019 en présence de nombreuses personnalités du monde de l’économie, d’investisseurs, de responsables d’institutions financières panafricaines et internationales, de ministres, de hauts cadres et de décideurs africains.
Lors de son intervention, Bassem Loukil, Président de Tunisia Africa Business Council, TABC, s’est félicité de la deuxième édition du FITA assurant que TABC ambitionne d’en faire un rendez-vous annuel africain par excellence sur le financement de l’investissement et le commerce en Afrique.
Il a dans ce contexte rappelé que ce séminaire a pour objectif d’enrichir le débat autour des mécanismes de financement des opérateurs économiques en Afrique. Il s’agit selon lui d’un rendez vous qui permettrait particulièrement d’évaluer la situation du financement, du commerce et de l’investissement, en Tunisie et en Afrique, de présenter les offres et mécanismes de financement sur le continent africain, et de mettre en exergue les solutions financières alternatives émergentes – capital développement, crowdfunding, assurance-crédit –

pouvant intervenir en complément de l’offre bancaire traditionnelle africaine.

L’objectif est également de chercher les moyens en mesure de revoir à la hausse le niveau d’exportations et d’échanges commerciaux entre les différents pays du continent africain. « La Tunisie était absente dans son continent, les exportations vers les pays africains ne représentent que 4% du volume des exportations en Tunisie. Un chiffre très faible qui démontre à quel point nous avons négligé ce point. Il est donc grand temps d’identifier avec davantage d’efficacité les points faibles tels que la faible présence diplomatique, la communication officielle limitée au niveau du continent africain et les problématiques liées aux logistiques et moyens de transport que ce soit maritime ou aérien… Ce rapprochement ne peut se faire que si on résout les problèmes liés au financement des échanges et investissements en Afrique et à l’absence de la loi de change. En effet, notre pays est toujours « sous banqué » au niveau du continent africain. Il est grand temps d’opter pour les solutions que proposent les institution financières africaines. » a-t-il affirmé.

Bassem Loukil a rappelé que les meilleurs taux de croissance au monde sont enregistrés dans des pays du continent Africain. Il s’agit, selon ses dires, d’une puissance économique en pleine croissance effervescence. « Il est grand temps de mettre la main à la main pour exploiter cette richesse pour construire une nouveau modèle économique dont pourrait bénéficier tout le monde. Je suis convaincu que la Tunisie peut apporter un plus à ce continent et c’est la raison d’être de ce forum. »

Meilleur Investissement en Afrique: Trois défis à relever selon Zied Laadhari

De son coté, le ministre de l’Investissement, du développement et de la coopération internationale Zied Laadhari a affirmé que la tenue d’une deuxième édition du FITA n’est qu’un excellent signe. « Un défi de pérennisation que vient de relever le FITA. »

« Ce forum permettrait de réfléchir ensemble sur les meilleurs moyens d’enrichir les dispositifs et techniques de financement et d’identifier les défis auxquels fait face notre continent. Il existe particulièrement trois défis à relever pour porter les espoirs des jeunes et acteurs économiques qui veulent que le continent Africain trouve sa place sur la scène internationale. Il s’agit du défi de l’image, de celui de l’intégration et troisièmement du défi de l’investissement qui reste à des niveaux assez faibles. » a-t-il expliqué.
En ce qui concerne le défi de l’image, le ministre estime que le continent africain fait face à un déficit en image. « Nous peinons à montrer le potentiel de développement de notre continent sur tous les secteurs. Une prise de conscience de l’importance de ce continent qui est en train de vivre une période exceptionnelle sur tous les plans, s’impose. Le poids le plus important de la jeunesse sera en Afrique continent, ce qui fera de ce dernier une réelle puissance économique en pleine croissance. Il est donc de notre devoir d’améliorer la prise de conscience et de mieux promouvoir le continent pour drainer davantage d’investissements et stimuler la croissance économique.« a-t-il lancé.

Par ailleurs, Zied Laadhari a mis l’accent sur la nécessité de chercher les solutions en mesure d’améliorer le niveau d’intégration du continent africain qui est le moins intégré selon ses dires. « Nous constatons d’importants écarts entre le potentiel d’intégration régional et la réalité. Le défi d’intégration devrait nous préoccuper davantage bien qu’il soit en train d’être relever grâce particulièrement au projet de la Zone de libre-échange continentale qui est toujours en cours de création« a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a indiqué qu’il est grand temps de revoir à la hausse les investissements sur le continent africain estimant que ces derniers restent à des niveaux assez faibles comparé aux potentiels du continent. « L’investissement ne représente que  20% du PIB pour la plupart des pays africains » a-t-il affirmé.

Organisé en partenariat avec le Ministère du Développement de l’Investissement et de la Coopération Internationale, le Ministère du Commerce et le Ministère des Affaires Étrangères, les 5 et 6 février 2019 à Tunis, la deuxième édition du FITA a été marqué particulièrement par la présence de Gabriel Curtis, Ministre en charge des investissements et des partenariats publics-privés en Guinée Conakry, du Président d’Afreximbank, Benedict Orama, et du CEO de l’International Islamic Trade Finance Corportion , Hani Sonbol.
La Côte d’Ivoire et le Mali, sont à l’honneur de cette seconde édition à travers l’organisation de deux sessions spéciales « Invest in Mali » et «Investissement en Côte d’Ivoire ».
Plus de 2000 rendez-vous BtoB ont été programmés sur une plateforme dédiée spécialement à l’événement « FITA EVENT », plus de 3000 opérateurs ont confirmé leur participation et près de 80 tables ont été mises en place pour les rencontres BtoB.
Les conférences de FITA 2019, qui se dérouleront sur 2 jours avec 8 panels, seront animées par 60 speakers de haut niveau.
A noter que FITA a également pour objectif de rapprocher les banques tunisiennes de leurs homologues panafricaines pour faciliter l’accès aux services financiers en Afrique, instaurer un espace d’opportunités et de rencontres entre organismes panafricains de développement économique, banquiers, capital-risqueurs. Une centaine d’institutions financières et d’organismes internationaux et panafricains y prennent part à l’instar de BAD, Afrexim Bank, BERD, BID, ITFC, Bank Of Africa, Afric Invest, MIGA/Banque Mondiale, SONIBANK Niger et Bénin, Société Générale, Coris Bank, BSIC, BCP, PROPARCO, BMICE…

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