L’évènement vaut le détour ! La 7ème édition de la conférence internationale « Financing Investment & Trade in Africa – FITA 2024 », est organisée en Tunisie les 11 et 12 juin courant. Plus d’un millier d’hommes d’affaires, investisseurs et autres hauts responsables aussi bien Tunisiens qu’étrangers sont au rendez-vous. Et plus d’une soixantaine de drapeaux des différents continents ont été accueillis pour l’occasion.
8h30 du matin, le mouvement s’est voulu dense dans toutes les artères et les routes menant à l’avenue Mohamed 5. Au fur et à mesure qu’on s’approche des lieux, on remarque la quantité énorme des véhicules, de multiples matricules, qui se dirigeaient toutes vers le parking de l’hôtel où a lieu l’évènement. Il faut dire que les places vacantes pour se garer, se montrent de plus en plus rares et les voitures se suivaient en file devant le portillon ! Nonobstant, les invités ont beau être nombreux, aucune faute organisationnelle ne semble être permise ! L’effort qui a été fourni pour assurer la sécurité des invités du pays était quasi irréprochable. Outre les agents de la circulation qui ne lésinaient pas dur l’effort pour faciliter l’accès aux invités, on ne pouvait pas passer à côté des agents de sécurités qui s’installaient çà et là aux environs de l’hôtel. Tout en contrôlant les mouvements des passages, ils procédaient de temps à autres à des fouilles avant même qu’on accède à la barrière du parking. Normal, l’évènement est grandiose et la Tunisie est redevable de prouver son savoir-faire en la matière ! Et en termes d’organisation, tout a été dignement préparés pour accueillir ce 7ème édition. À l’initiative du ‘’Tunisia Africa Business Council’’ (TABC), le Forum semble redorer l’image d’une Tunisie vivante qui recouvre peu à peu ses titres de noblesse en se présentant comme une porte d’entrée accueillante au Continent Africain.
Précis et ciblé
« Renforcement de la transformation locale et transfert de technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique », c’est sous ce label que se tient la manifestation laquelle a été marquée par multiples présences honorables. Multiples figures connues ont affiché présents. Il s’agit notamment des représentations des délégations gouvernementales, de différents ambassadeurs, des bailleurs de fonds internationaux, des institutions panafricaines et des dirigeants du secteur privé. Cela dit, c’est le président du TABC, Anis Jaziri, qui a sonné les trois premiers coups d’ouverture, notant que le FITA 2024 est décisif pour l’avenir du continent dans la mesure où l’objectif des travaux est de renforcer l’image d’une Afrique soudée où les différents pays africains œuvrent, ensemble, pour une croissance durable. Jaziri a d’ailleurs annoncé que l’industrie tunisienne sera en vedette durant les 48 heures du Forum. Tout en rappelant que l’industrie tunisienne est vieille de 40 années, il a rappelé que c’est grâce à une expertise profonde et un grand savoir-faire que la Tunisie a développé son industrie. « Un savoir-faire que le pays partagera avec ses voisins afin d’accompagner la transformation locale et booster l’industrialisation de tout le continent », a-t-il indiqué avant de passer la parole à Mme Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie.
C’est en effet via son intervention qu’a été annoncé le tempo du Forum. Tout en annonçant le coup d’envoi de la session d’ouverture, la ministre a mis l’accent sur l’importance du choix du thème lequel est en total symbiose avec les exigences du moment.
Ensemble et soudés
Le premier objectif de la Tunisie est d’ouvrer pour un partenariat porteur et bénéfique avec tous les pays africains », dit d’emblée Mme Fatma Thabet Chiboub. Et d’ajouter que les aspirations actuelles de tous les africains se résument à une gouvernance économique africaine toute aussi robuste que durable. « Le continent fait face à de grands défis qui sont de différents ordres. Et ces défis ne pourront être relevés qu’à travers un projet fédérateur tourné vers l’investissement africain, la valorisation des ressources par les africains et pour les africains. Nous devons aujourd’hui travailler ensemble pour le développement d’une industrie propre à nous. Une industrie africaine ! Nous avons le potentiel requis pour créer nos propres chaines et pour mettre en œuvre des projets innovants, durables et générateurs d’emplois au profit de toute la jeunesse africaine », indique-t-elle. Elle a par ailleurs précisé que l’Afrique est redevable de sortir des sentiers battus et de diversifier ses orientations classiques afin de développer de nouveaux leviers. « Nous pouvons et nous devons mettre en œuvre des politiques industrielles innovantes et qui soient au diapason du progrès mondial et en parfaite harmonie avec la révolution numérique. Aujourd’hui, et plus que tout autre temps, nous devons repenser nos industries pour qu’ils soient conformes aux exigences environnementales et climatiques. Nous devons créer des industries africaines écologiques qui respectent la transition énergétique ainsi que la croissance inclusive et solidaire. L’Afrique a besoin d’investir dans les infrastructures énergétiques, dans les transports écologiques et dans les infrastructures technologiques notamment les télécommunications. Et dois-je rappeler que la Tunisie a été l’un des initiateurs de la cohésion économique panafricaine. La Tunisie a toujours veillé à la promotion d’une coopération qui profite à tous ».
Et Mme Thabet Chiboub de noter que la Tunisie a élaboré une stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035. « Nous visons une transition graduelle d’ici 2035. Celle qui nous ouvrira à plus de compétitivité au niveau international. Celle qui mise sur des pactes de partenariat public-privé dans les différents secteurs. Une stratégie énergétique qui permettra à la Tunisie de parvenir à une neutralité carbone d’ici 2050. Dans cette même vision, le partenariat avec tous les pays africains demeure une priorité pour la Tunisie. Et un tel partenariat ne peut qu’être bénéfique à tous les pays du Continent », conclut-elle.
Les annexes…
De façon globale, la septième édition se distingue par l’organisation de plusieurs évènements parallèles en annexe. Ceux-ci se pencheront sur multiples thème clés dans la conjoncture mondiale actuelle et qui force les pays du continent à se réinventer et à se développer. La lumière sera jetée sur la sécurité alimentaire, le défi énergétique, la coopération Asie-Afrique et Europe-Afrique, l’industrie de pointe, le défi climatique, mais aussi sur le financement.
A l’image de son importance, le forum se veut telle une foire du savoir-faire où multiples institutionnels et opérateurs économiques auront l’occasion de présenter leurs produits et de rencontrer des investisseurs, des acteurs de la finance internationale et des bailleurs de fonds. Et ce, pour booster le mécanisme d’ouverture à l’exportation et à la coopération et pour installer la dynamique discuter financière et par ricochet de la relance économique de l’Afrique toute entière.
Cependant, il est avant tout question de promouvoir la Tunisie. Un pays qui tient à s’affirmer comme destination d’investissement, mais aussi comme un HUB grâce d’abord à sa position géostratégique, mais aussi à ses richesses en compétences, en potentiels humain. Un pays qui tient à jouer pleinement son rôle de porte d’entrée aussi bien vers les marchés européens qu’africains. Il serait notamment question, dans les heures qui suivent, à mettre en exergue les discussions sectorielles qui joueraient un rôle crucial pour la croissance économique aussi bien de la Tunisie que de l’Afrique. Au programme : la santé, l’éducation, l’agriculture, les TIC, les énergies renouvelables, la finance et le développement des infrastructures. Il s’agit d’une opportunité de taille pour nouer des liens inter-entreprises directes (B2B), pour développer le réseautage africain, pour partager les connaissances, pour identifier les leviers afin de renforcer la transformation locale et le transfert des technologies pour une croissance durable et inclusive en Afrique
Les cerveaux tunisiens dans leur splendeur…
Multiples chefs d’entreprises et jeunes entrepreneurs tunisiens ont réservés des stands d’expositions de leurs produits locaux. Réalités Online a interrogé nombre d’entre eux.
Oui, il ne manque rien aux Tunisiens…Rien à part de véritables bailleurs de fonds qui croient en la richesse de nos terres et de nos cerveaux pour y investir de l’argent en ayant la certitude qu’ils en sortiraient tout aussi gagnant que ce si beau et riche pays qui n’attend que de briller…
Prix
Dans le cadre de FITA 2024 quatre prix ont été décernés aux lauréats de l’année. Il s’agit respectivement du :
– Prix du jeune entrepreneur africain de l’année 2024 (attribué à Nigéria).
– Prix femme francophone de l’année 2024 (décerné à Nadia Yaiche, membre du bureau de la TABC).
– Prix ambassadeur de l’année attribué à M. Mohsen Antit, ambassadeur de Tunisie auprès du Nigéria, Ghana, Bénin et Sierra Lione.
– Prix africain de la persévérance, le courage et l’humilité de l’année 2024 (décerné à un Camerounais à mobilité réduite)
Abir CHEMLI