Fitch Ratings relève la note de la Tunisie

L’agence de notation Fitch Ratings relève la note de la Tunisie, soulignant une amélioration de sa situation extérieure, tout en mettant en garde contre les risques persistants. L’agence de notation financière a décidé, ce lundi, de relever la note de défaut émetteur à long terme en devises de la Tunisie, passant de « CCC- » à « CCC+ ». Une décision qui reflète une confiance accrue dans la capacité du pays à honorer ses engagements financiers.
L’amélioration s’explique par le renforcement de la position extérieure de la Tunisie. Les réserves de change du pays ont atteint un niveau suffisant pour faire face aux paiements extérieurs courants et aux obligations de la dette. Cette amélioration est notamment due à un déficit du compte courant moins important.

Des réserves de change renforcées, un soulagement

Le principal motif de cette revalorisation réside dans le renforcement des réserves internationales de la Tunisie. Selon Fitch, ces réserves devraient couvrir plus de trois mois d’importations jusqu’en 2026, un niveau jugé suffisant pour assurer le service de la dette extérieure. Cette amélioration est notamment due à un déficit du compte courant moins important, estimé à 1,7 point de pourcentage du PIB d’ici 2026.
Une dette publique toujours élevée et vulnérable
Malgré ces progrès, la Tunisie fait face à des défis persistants. La dette publique reste élevée, estimée à 83,4% du PIB en 2024, et demeure très sensible aux chocs extérieurs, notamment à une éventuelle dépréciation de la dinar. Fitch souligne également que la capacité de financement du gouvernement reste limitée, malgré les efforts déployés pour mobiliser des ressources auprès des partenaires internationaux.
Le secteur bancaire tunisien est appelé à jouer un rôle crucial dans le financement de l’économie. Les banques publiques devraient notamment prendre une part plus importante dans le financement de l’État. Cependant, Fitch note que la prudence de certaines banques privées pourrait limiter l’ampleur de cet effort.
Des réformes budgétaires nécessaires
Pour améliorer sa situation financière, la Tunisie devra poursuivre ses efforts de consolidation budgétaire. Fitch prévoit une réduction du déficit budgétaire, qui devrait passer de 7,1% du PIB en 2023 à 4,7% en 2026, grâce notamment à une baisse de la masse salariale et des subventions.

Les défis à relever

  • La stabilité politique : Les tensions sociales et politiques pourraient peser sur la confiance des investisseurs et entraver les réformes.
  • La croissance économique : La croissance économique tunisienne reste fragile, et des investissements importants sont nécessaires pour créer de l’emploi et réduire la pauvreté.
  • La compétitivité : Le tissu productif tunisien doit être modernisé pour gagner en compétitivité sur les marchés internationaux.

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