L’économie tunisienne a réalisé des avancées selon le Fonds Monétaire International (FMI), mais elle fait aussi face à de nombreux obstacles. Dans son dernier communiqué, l’institution internationale a indiqué que les autorités tunisiennes, pour pouvoir bénéficier de la tranche de 257 millions de dollars de son prêt, doivent agir de manière « décisive » pour lutter, notamment, contre le déficit budgétaire.
La reprise économique existe selon certains signaux à l’instar de la croissance économique de 2,6% au deuxième trimestre 2018, du nombre important de touristes, des performances du secteur agricole ou encore de l’engagement des autorités tunisiennes à réduire le déséquilibre budgétaire. Néanmoins, l’institution a souligné que l’économie tunisienne est « trop dépendante de la consommation et des importations ». Elle a également noté la faiblesse des investissements et le taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés.
Dans ce contexte, le FMI a appelé à engager des réformes économiques supplémentaires visant à renforcer la gouvernance et à intensifier la lutte contre la corruption, ce qui permettra de « surmonter les réticences des investisseurs et à rétablir la confiance ». Le potentiel du secteur privé sera libéré grâce à ces réformes selon le FMI, ce qui va générer de nouvelles opportunités d’emplois.
Vers de nouvelles pressions inflationnistes
D’autre part, le FMI considère que l’inflation, malgré sa timide baisse en juillet dernier, demeure élevée. Dans ce même contexte, il a mis en exergue l’augmentation des crédits et la dépréciation continue du dinar tunisien sur le marché des changes. Par conséquent, de nouvelles pressions inflationnistes seront probablement créées dans les mois à venir selon l’institution internationale, qui note aussi, par la même occasion, la lenteur observée dans l’amélioration du déficit de la balance commerciale. « Les importations sont encore trop élevées par rapport aux exportations et aux flux d’entrée de devises. Les réserves de changes sont inférieures aux niveaux généralement observés dans les économies émergentes », peut-on encore lire dans le communiqué du FMI.
Dans ce cadre, l’institution a insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur la réduction du déficit budgétaire et sur la réduction des importations. Elle note, aussi, la nécessité de poursuivre les réformes des subventions de l’énergie (peu ciblées actuellement selon le FMI). « Il faut gérer, soigneusement, la masse salariale dans le secteur public et redresser la situation des caisses de sécurité sociale pour les secteurs privé et public », lit-on encore dans le communiqué du FMI.
De telles mesures, poursuit encore l’institution, permettront de contenir des dépenses qui profitent à des catégories aisées. L’objectif sera aussi d’assurer de nouvelles ressources pour les investissements publics, ce qui stimulera la croissance et l’emploi.
Le FMI a réagi, à la fin, au dernier communiqué du Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) relatif à la situation économique inquiétante de la Tunisie. « Si l’inflation venait encore à augmenter dans les 3 prochains mois, la hausse des taux d’intérêt sera nécessaire« , lit-on encore.