FMI: Perspectives économiques contrastées pour la Tunisie et ses voisins en 2025

Les économies importatrices de pétrole d’Afrique du Nord – Tunisie, Maroc et Égypte – présentent des trajectoires divergentes pour 2025, selon les dernières projections du Fonds Monétaire International (FMI). Si ces trois pays devraient globalement suivre la tendance régionale, leurs performances économiques révèlent des disparités significatives liées à leurs vulnérabilités respectives.
La Tunisie fait figure de parent pauvre avec une croissance attendue à seulement 1,4% en 2025. Cette faible progression s’accompagne d’une dégradation de son déficit courant, qui devrait passer de 1,7% à 2,7% du PIB. Ces chiffres traduisent les difficultés structurelles de l’économie tunisienne, toujours tributaire des chocs externes et confrontée à des déséquilibres internes persistants.
À l’inverse, le Maroc semble mieux armé pour affronter les turbulences économiques. Porté par la dynamique de ses exportations et une situation intérieure plus stable, le royaume chérifien pourrait enregistrer une croissance de 3,9%, la plus élevée du trio. Son autre atout réside dans une inflation maîtrisée, contrairement à ses voisins.
L’Égypte, quant à elle, présente un tableau en demi-teinte. Si sa croissance devrait s’améliorer pour atteindre 3,8% en 2025 contre 3,1% en 2024, le pays continue de souffrir d’une inflation galopante (19,7%) qui grève le pouvoir d’achat des ménages. Cette situation reflète les déséquilibres macroéconomiques profonds de l’économie égyptienne, malgré les récentes réformes engagées.
Ces projections mettent en lumière la fragilité particulière de la Tunisie, dont la croissance atone et la détérioration de sa balance courante contrastent avec les performances de ses voisins. La persistance des déséquilibres externes et internes pourrait compliquer davantage la situation économique du pays en 2025, nécessitant des ajustements structurels urgents pour renforcer sa résilience.