FOCAC 2025 : la Chine étend son partenariat économique avec l’Afrique

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 Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions commerciales et les inégalités croissantes, la Chine et 53 États africains, réunis sous l’égide de l’Union africaine, ont scellé à Changsha une alliance stratégique visant à redéfinir les équilibres économiques mondiaux. Cette rencontre, organisée dans le sillage du Sommet de Beijing 2024 du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC), a abouti à une déclaration commune ambitieuse, réaffirmant leur engagement en faveur d’un « avenir partagé » et d’un multilatéralisme renouvelé.
Commerce et investissement : La Chine ouvre ses marchés
Les participants ont unanimement souligné que le renforcement du Sud global constitue une tendance irréversible, face à la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme. « La Chine et l’Afrique sont des forces motrices de ce mouvement », ont-ils déclaré, appelant à une coopération élargie dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », ainsi qu’à la mise en œuvre des initiatives chinoises pour le développement, la sécurité et la civilisation mondiales.
Un message clair a été adressé aux pays développés, en particulier les États-Unis, accusés de perturber l’ordre économique international par des mesures tarifaires unilatérales. « Nous exigeons un retour à des négociations fondées sur l’égalité, le respect mutuel et les bénéfices partagés », ont martelé les signataires, dénonçant les pressions économiques qui entravent le développement africain.
Parmi les annonces phares, la Chine a confirmé l’extension du traitement douanier zéro à 100 % des produits exportés par les 53 pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle – une mesure excluant uniquement l’Eswatini, qui maintient des liens avec Taïwan. Cette décision, complétée par des facilitations douanières et un soutien à la formation, vise à booster les exportations africaines vers le géant asiatique.
Les pays les moins avancés (PMA) bénéficieront, en outre, de mesures renforcées en matière d’accès au marché, d’inspection et de dédouanement. « L’objectif est clair : permettre aux produits africains de percer sur le marché chinois et réduire les déséquilibres commerciaux », a-t-on expliqué.
Un multilatéralisme en opposition à l’unilatéralisme occidental
Les deux parties ont également convenu d’approfondir leur collaboration dans des secteurs clés comme l’industrie verte, l’e-commerce, les paiements digitaux, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies. La Chine s’est engagée à soutenir la mise en œuvre du deuxième Plan décennal de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, tout en promouvant dix actions de partenariat couvrant la sécurité, la finance et l’État de droit.
« Le FOCAC est devenu un modèle de coopération Sud-Sud », ont souligné les participants, saluant les progrès quantifiables enregistrés depuis le sommet de Beijing. Un Document conceptuel a été adopté pour renforcer les échanges culturels et humains, consolidant ainsi les liens entre les peuples.
Face aux « velléités de certains pays de bouleverser l’ordre économique mondial », la Chine et l’Afrique ont réaffirmé leur attachement à un système multilatéral centré sur l’ONU et l’OMC. « Nous rejetons toute forme d’intimidation économique », ont-ils insisté, appelant à une mondialisation plus inclusive et équitable.
Enfin, les deux parties ont promis de défendre mutuellement leurs intérêts dans les enceintes internationales, illustrant une solidarité qui se veut inaltérable malgré les turbulences géopolitiques. « Dans un monde en mutation, la relation sino-africaine doit servir de rempart contre l’incertitude », ont-ils conclu.
Cette déclaration commune marque une nouvelle étape dans le partenariat Chine-Afrique, où l’économie, la diplomatie et la technologie s’entremêlent pour dessiner un nouvel équilibre des forces. Reste à voir comment les puissances occidentales réagiront à ce front uni, qui entend bien réécrire les règles du jeu international.

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