Fonds tuniso-français de soutien au cinéma : suffisant pour aider les artistes ?

Tribune : Patrick FLOT, directeur de l’IFT. De gauche à droite : Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, Christophe Tardieu, directeur général délégué du CNC, Fathi Kharrat, directeur général du CICN).

Le coup d’envoi officiel du fonds bilatéral d’aide à la coproduction franco-tunisienne de cinéma a été donné mardi 13 juin 2017 à l’auditorium de l’Institut français de Tunisie en présence d’Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, de Christophe Tardieu, directeur général délégué du Centre National du Cinéma (CNC) en France, et de Fathi Kharrat, directeur général du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI).

Extension du fonds vers le Maghreb et l’Afrique subsaharienne
Réalisateurs et professionnels du métier, à l’instar du président de la chambre nationale de production de long-métrage, étaient également présents lors du lancement. Nombreux sont ceux qui ont salué l’initiative, après avoir souligné le contexte difficile du cinéma tunisien qui fait face à des difficultés financières.

« L’objectif du fonds est de fournir un outil à ceux qui en ont besoin des deux côtés de la méditerranée, que ce soit en Tunisie ou en France », déclare Olivier Poivre d’Arvor, qui souligne qu’un tel fonds constitue une première en France. « Nous y accordons énormément d’importance », assure-t-il, ajoutant que le but est également de mettre en valeur les productions cinématographiques tuniso-française. « À la prochaine édition du Festival de Cannes, une section sera consacrée au cinéma tunisien », affirme encore le diplomate français.
L’importance du soutien des projets cinématographiques tuniso-français a également été soulignée par Christophe Tardieu, directeur général délégué du CNC. « Nous souhaitons étendre ce fonds à tout le Maghreb. D’ici la fin de l’année 2017, un autre fonds devrait être créé pour soutenir l’Afrique subsaharienne », annonce-t-il.

Appel aux projets dès juillet 2017
De son côté, Fathi Kharrat, directeur général du CNCI, n’a pas caché son enthousiasme vis-à-vis du fonds bilatéral d’aide à la coproduction franco-tunisienne de cinéma. « J’espère qu’il constituera une source supplémentaire de financement pour les films tunisiens. Nous savons à quel point ces sources sont devenues rares de nos jours en Tunisie », dit-il. Par ailleurs, il rappelle que l’appel aux projets sera lancé en juillet 2017, précisant que la première réunion de la convention devrait se tenir lors des JCC 2017. « Les résultats seront annoncés avant la fin de l’année 2017 », dit-il encore.

Sur la question du financement, les trois responsables ont rappelé que le CNC français a apporté, pour 2017, 400 000 €. Côté CNCI, on compte 160 000 €. Sachant que le fonds a été constitué pour 3 ans, quels mécanismes vont pouvoir assurer la continuité du financement ? Réagissant à cette question, Christophe Tardieu assure que la France débloquera 460 000 € par an, et ce quel que soit le budget annuel adopté. Côté Fathi Kharrat, ce dernier assure qu’il va œuvrer à augmenter le budget du CNCI pour 2018, ce qui permettra, d’après lui, au Centre de mieux contribuer à l’alimentation du fonds.
D’autre part, en ce qui concerne les critères de participation, Kharrat rappelle que seuls les court-métrages de 60 minutes ou plus sont éligibles. Quant au genre, les créations doivent être présentées sous la forme d’un film documentaire, d’une fiction ou d’un film d’animation.

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