Doucement mais sûrement, le Club Africain remonte la pente.
Après avoir longtemps végété aux dernières positions de la Ligue 1, une série de quatre succès consécutifs lui permet d’occuper aujourd’hui un rang plus en rapport avec ses moyens et son prestige.
Comme cette série rose en championnat a été bonifiée par une qualification méritée devant un os dur du football africain, Al Hilal du Soudan, il y a fort à croire que le club de Bab Jedid ne va pas s’arrêter en si bon chemin.
D’ailleurs, ses supporters connus pour être un parfait exemple de fidélité et de sacrifices pour leurs couleurs se préparent à une grande migration en Algérie pour le match de la phase de poules en Ligue des champions contre le CS Constantine, et en Egypte pour l’affiche devant Al Ismaily.
Le président clubiste Abdessalam Younsi confronté depuis son arrivée à une ingérable situation financière
Comme quoi, il y a présentement un tel retour de flamme dans les files des fans rouge et blanc qu’on commence à rêver de se réconcilier avec un passé glorieux. Le centenaire du club n’est pas très loin, en effet.
Commentant le tirage de la phase de poules de la LDC, le vice-président, Mejdi Khelifi résume parfaitement cette renaissance de l’espoir en assurant que son club ne craint rien ni personne:
« Les seize équipes qui disputeront cette phase de groupes sont presque du même niveau technique. C’est l’expérience qui pourrait faire la différence. Nous retrouvons notre vraie place. Tous les matches seront équilibrés et difficiles à gérer. Le CA ne craint aucun adversaire et j’espère que nous allons évoluer dans un stade de Radès plein à craquer ».
*L’espoir d’une jurisprudence favorable
Pourtant, la question de l’interdiction de recrutement infligée par la FIFA (fédération internationale de football) au club tunisois vient apporter un bémol à ce vent d’enthousiasme.
Khelifi a du reste mis un terme au suspense en confirmant dimanche dernier que le TAS (tribunal arbitral du sport), établi à Lausanne, en Suisse a rejeté la demande de suspendre l’interdiction de recrutement qui frappe le club de Bab Jedid en ce mercato hivernal et décidée par la fédération internationale de football. Il veut malgré tout s’accrocher à la fameuse jurisprudence qui maintient vive la flamme de l’espoir.
Mejdi Khelifi (à droite): « Peur de personne ! »
« Dans un passé récent, la jurisprudence a permis à des clubs comme le nôtre, frappés par une interdiction de bénéficier d’un sursis sous forme de suspension de la mesure d’interdiction de recrutement, rappelle-t-il. Le directeur du département juridique de la FIFA doit en tout cas se prononcer sur notre cas en ce mois de janvier 2019. Notre sort est d’une certaine façon suspendu à son appréciation. En effet, on pourrait espérer qu’il prenne en compte le fait que le bureau clubiste en place a commencé à régler plusieurs dettes en faveur d’anciens joueurs, ce qui constitue un gage réel de bonne volonté en vue de s’acquitter de toutes les dettes. En tout cas, au prochain mercato d’été, nous allons pouvoir recruter car nous ne serons plus interdits de recrutement partant du fait que, d’ici là, nous aurions réglé toutes les dettes. Le groupe actuel mis à la disposition de Chiheb Ellili garantit malgré tout homogénéité et concurrence. Après un début de saison laborieux, l’effectif progresse à vue d’oeil, et peut aller très loin« .
Bilel El Iffa montre la voie
*L’exemple d’El Iffa
A quelque chose malheur est bon, comme on dit.
Interdit de recrutement dans deux sessions de mercato pour les mêmes raisons qu’au CA, le Club Sportif Sfaxien a pu intégrer des jeunes, et compter sur ses propres ressources pour construire, à l’arrivée, une équipe solide, enthousiaste, jeune et ambitieuse qui occupe actuellement une place de choix en tête du classement. Le club tunisois pourrait s’inspirer de cet exemple d’autant plus que ses supporters se montrent très compréhensifs et viennent régulièrement pousser derrière les jeunes pousses lancés dans le grand bain. C’est indiscutablement un signe de la providence pour inciter le club de Bab Jedid à renouer avec ses valeurs ancestrales de formation et de donner leur chance aux jeunes enfants du club.
Parfait exemple de cet état d’esprit remarquable: le capitaine clubiste, le défenseur central Bilel El Iffa qui a décliné l’offre, inévitablement alléchante point de vue financier venant du club de D1 égyptienne, Al Ittihad Al Iskandari.
Après s’être concerté avec son président Abdessalam Younsi, il a dit vouloir aider son club à surmonter ce moment critique où une interdiction de recrutement l’afflige en restant dans son effectif encadrer les jeunes promesses.
Un exemple à méditer pour beaucoup de « stars« !
H.A.