La question d’une présence militaire américaine en Tunisie, par le biais d’une base militaire, a été remise au goût du jour suite aux récentes rumeurs relatives à un éventuel déploiement des forces américaines dans notre pays. Et pour cause, selon les fuites, la tension montante en Libye qui devenue, entre-autres, un terrain d’affrontements entre les États-Unis et la Russie.
Les précisions d’Africom, Commandement des États-Unis en Afrique, ont été publiés dans l’objectif de clarifier la situation et d’éliminer le doute, mais, en réalité, elles n’ont fait qu’accroître la confusion. De leur côté, les autorités tunisiennes, dans un communiqué laconique du ministère de la Défense, ont juste précisé que les discussions sont en cours pour renforcer la coopération militaire entre les États-Unis et la Tunisie, mais aucun mot sur le sujet de départ – présence américaine -.
Pour l’expert sécuritaire Ali Zermadeni, il est clair que la coopération sécuritaire entre les deux pays est « profonde », et ce dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Cette coopération se limitait à la formation. Une grande partie des équipements militaires en Tunisie sont en provenance des États-Unis », a-t-il précisé dans une déclaration accordée au quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 1er juin 2020.
Cette coopération, poursuit-il, s’est enracinée et elle est devenue plus étroite lorsque la Tunisie a acquis, en 2015, le statut d’allié majeur de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), et ce lors d’une visite effectuée par l’ancien président défunt de la République, Feu Béji Caïd Essebsi, aux States pour rencontrer Barack Obama, ancien président des États-Unis.
Ce mémorandum d’accord, selon l’expert, procure à la Tunisie plusieurs privilèges. Soit. Toutefois, il lui impose l’obligation d’une coopération plus large avec l’OTAN qui, rappelle-t-il, guidée par les États-Unis. En ce qui concerne le conflit libyen, il reflète, selon l’expert sécurité, un conflit entre deux blocs : la Russie et les États-Unis. « La Tunisie, avec ce mémorandum, n’est plus dans la neutralité. La Libye constitue un point important dans le conflit entre les deux pays. Dans ce contexte, le mémorandum impose à la Tunisie d’être au côté de la partie qu’elle a rejoint, même si elle n’a que le statut d’un allié majeur et d’un observateur », a expliqué Ali Zermadeni. Cette affaire, poursuit-il, n’arrange pas la Tunisie car notre pays est incapable de faire face à un tel conflit, d’autant plus qu’il a besoin de tout le monde, étant un petit pays.
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