Ford Grants: une subvention de 15000 $ au profit d’un ingénieur agronome Marocain

Parfois elles nous font peur, souvent on ignore tout d’elles, pourtant les abeilles jouent un rôle non négligeable en matière de protection de l’écosystème de notre planète. En effet, les abeilles sont responsables de la pollinisation du tiers de toute notre nutrition, qu’il s’agisse de fruits, de légumes, de grains de cacao ou de café… Cependant les abeilles mellifères (qui produisent du miel) sont aujourd’hui menacées d’extinction : en cause, les changements climatiques, mais aussi l’utilisation des pesticides, la monoculture intensive, les maladies apicoles ou encore la perte de l’habitat naturel ces dernières.
L’ingénieur agronome marocain Ait Hammou Abderrahmane, qui a obtenu une subvention du programme « Conservation and Environmental Grants » (*) octroyée par Ford Motor Company, ne ménage aucun effort pour essayer de trouver des solutions pour lutter contre la raréfaction des abeilles mellifères au Maroc.
Alarmé par le phénomène du déclin du nombre d’abeilles, le projet d’Abderrahmane entend faire migrer les ruchers traditionnels dont la production reste très aléatoire, vers un modèle biologique novateur qui pourrait potentiellement pousser le nombre d’abeilles dans la région à se multiplier.
Les ruchers innovateurs d’Abderrahmane sont conçus de manière intelligente. Ils ont été créés en tenant compte du bien-être des abeilles. Il est en effet extrêmement important que ces petites créatures de couleur noire et dorée soient épanouies et fortes. A cette fin, Abderrahmane a recréé l’habitat des abeilles en leur procurant des conditions idéales et favorables favorisant par exemple la réduction des perturbations possibles lors de l’inspection des ruchers. Les nouveaux ruchers d’Abderrahmane permettent également l’accès des abeilles à un grand nombre de plantes mellifères, ainsi qu’à de l’eau fraîche et propre en vue d’une gestion solide des ruchers.
On considérait jusqu’ici à tort que les antiques ruches en terre cuite (qui étaient utilisées autrefois et que l’on a retrouvées sur plusieurs sites archéologiques) étaient trop froides en hiver et trop chaudes en été. Elles étaient fabriquées avec du mucilage de cactus destiné à en augmenter la rigidité. Aujourd’hui, leur méthode de fabrication artisanale n’est plus aussi courante et ce procédé a été entièrement abandonné. Pourtant et malgré les idées reçues, ces ruches étaient édifiées à partir de matériaux durables approvisionnés localement. Elles offraient une très bonne isolation thermique, tout en étant faciles à transporter en période de transhumance.
Seul bémol, la céramique rendait l’inspection de la ruche difficile, mais Abderrahmane a recouru à une astucieuse innovation technologique. Son équipe et lui ont ainsi installé une caméra endoscopique qui fonctionne sans perturber aucunement les abeilles présentes à l’intérieur de la ruche !
Ces ruchers novateurs installés par Abderrahmane sont localisés dans une seule région du Maroc et l’on pense sincèrement que ce projet d’apiculture non-intrusif sauvera l’espèce des abeilles mellifères jaunes (Apis Sahariensis) actuellement menacée d’extinction.
« Grâce à la subvention octroyée par le programme « Conservation and Environmental Grants » de Ford Motor Company, nous avons réussi à installer un grand nombre de ruches biologiques », explique Abderrahmane. Et de poursuivre que ;  » la transformation des ruchers traditionnels du pays dont la production reste jusqu’ici aléatoire vers un modèle biologique innovateur, augmentera considérablement les chances de survie des abeilles mellifères locales ».

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