A croire le dernier rapport du Forum économique mondial (WEF), la Tunisie devrait connaître un important changement structurel du marché de l’emploi. De fait, selon la quinzième édition du rapport « Future of Jobs 2025 » du Forum économique mondial, ce changement touchera de 22% le marché de l’emploi tunisien au cours des cinq prochaines années. Et ce, parce que les professionnels de l’intelligence artificielle et de la robotique sont en pleine croissance.
En effet, publié par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (partenaire officiel du WEF), le rapport précité comprend une étude sur « L’avenir de l’emploi en Tunisie » établissant les fonctions croissantes en Tunisie. Ces dernières seraient principalement liées à la technologie, les méga-données, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le génie robotique, le leadership, l’impact social, la gestion de l’environnement et la gestion des talents.
L’étude précitée souligne en revanche une nette et rapide baisse dans le recrutement des ouvriers, des comptables, des agents d’audit des usines ainsi que dans les fonctions liées aux livres, à l’édition en papier et aux gestionnaires des salaires. Et ce, suite à l’automatisation croissante, à la numérisation des données et à l’évolution des besoins du marché.
Le taux de la transformation de l’emploi en Tunisie devrait atteindre 20% d’ici 2030, prédit l’étude ajoutant que tandis que 80% des entreprises actives du pays ont identifié « le manque de compétences » comme le plus important obstacle entravant leur transformation numérique et leur développement d’ici 2030. Le même rapport indique que 86 % des entreprises cherchent à améliorer les compétences et l’efficacité de leur main-d’œuvre afin de répondre aux nouvelles orientations.
L’étude indique également que les entreprises soumises à l’étude étudiées considèrent l’expansion de l’accès numérique est une orientation nécessaire à la sécurité du processus de développement de l’entreprise. Ces entreprise s’accordent aussi à dire qu’une orientation macroéconomique est nécessaire pour faire face à la cherté de la vie et au faible taux de croissance économique.
L’adaptation au changement climatique figure également parmi les éléments évoqués par les entreprises tunisiennes, suivie par les questions sociales, ouvrières et celles des conflits géopolitiques. L’enquête a révélé que les entreprises sont soucieuses de soutenir les investissements publics dans le développement des compétences afin de garantir une main-d’œuvre mieux compatible disponible et répondant aux besoins changeants de l’économie et des entreprises.
Pour garantir l’amélioration des compétences d’ici l’an 2030, 55% des entreprises optent pour le financement du développement des compétences, 50% d’entre elles optent pour davantage de flexibilité dans la politique de l’emploi et du renvoi, pour la modification des lois sur le télétravail et 41% des entreprises ont évoqué l’amélioration des systèmes d’enseignement public en tant que mesure nécessaire.
La plupart des entreprises tunisiennes soumises à l’enquête ont par ailleurs souligné que l’investissement dans l’apprentissage et la formation sur les lieux de travail ainsi que la numérisation des opérations sont les stratégies les plus fiables pour développer les compétences des employés tout en permettant aux entreprises d’atteindre leurs objectifs commerciaux au cours des cinq prochaines années.