Lors de sa participation, ce mardi 18 février 2025, aux travaux de la neuvième édition du Forum fiscal à Sfax, intitulée « Fiscalité du travail et pression des prélèvements obligatoires », Arafat Lachter, conseiller des intérêts financiers à la Direction générale des études et de la législation fiscale, a déclaré à Mosaïque FM que plus de 61 % des contribuables soumis à l’impôt sur le revenu ont vu leur salaire net augmenter d’environ 50 dinars, grâce à la baisse de la fiscalité.
Selon lui, cette mesure a permis d’améliorer le pouvoir d’achat et d’augmenter le revenu net des particuliers, tout en favorisant une plus grande justice fiscale pour les revenus faibles et moyens. Il a également souligné que cette politique a stimulé l’investissement des entreprises, contribuant ainsi à dynamiser l’économie nationale.
Cependant, Khaled Slama, président de la branche de Sfax de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, a exprimé des réserves concernant la réduction des salaires des cadres supérieurs. Il a estimé que cette mesure, bien qu’intéressante sur le papier, pourrait nuire à la qualité du travail de ces professionnels essentiels au développement des entreprises et de l’économie. Slama a également averti que cette politique pourrait encourager le recrutement des cadres tunisiens par des entreprises internationales, dans un contexte de concurrence économique accrue.
Par ailleurs, Slama a insisté sur la nécessité de mettre en place des mécanismes pour renforcer les entreprises, développer l’économie et augmenter la valeur ajoutée. Il a évoqué les défis posés par l’évolution technologique, qui entraîne à la fois l’émergence de nouveaux métiers adaptés aux technologies modernes et la disparition de certaines professions traditionnelles, aggravant ainsi le chômage.
Hafedh Amouri, universitaire et ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a critiqué la politique budgétaire actuelle, qui repose principalement sur la fiscalité en l’absence d’autres sources de revenus. Dans un contexte de crise économique et de manque d’investissement, il a jugé que le barème de l’impôt sur le revenu a un impact limité sur le bien-être des citoyens. Selon lui, les hauts salaires, soumis à des prélèvements, ne représentent que 1,6 % des contribuables, une proportion trop faible pour avoir un effet significatif. Quant à l’augmentation des salaires pour les travailleurs à revenus modestes, elle reste insuffisante face à la hausse des prix et des dépenses quotidiennes.
Amouri a appelé à une réforme en profondeur du système fiscal, plaidant pour un lien plus étroit entre les contributions des citoyens et les services publics fournis par l’État. Il a également exprimé un certain optimisme quant aux réformes en cours pour améliorer le climat des investissements en Tunisie. Selon lui, les investisseurs, qu’ils soient tunisiens ou étrangers, accordent moins d’importance au niveau des salaires qu’à la transparence du climat des affaires et aux facilités administratives.