Forum Réalités : « La nouvelle économie des médias » en débat

Le coup d’envoi de la deuxième édition du Forum « La nouvelle économie des médias« , organisé dans le cadre de Forum Réalités médias, s’est tenu ce vendredi 16 mars 2018 a été donné à l’hôtel « Golden Tulip-El Mechtel » au centre-ville de Tunis.
Plusieurs personnalités ont pris part à cet événement à l’instar de Taïeb Zahar, président du Forum international de Réalités, Fadhel Kraiem, PDG de Tunisie Telecom, Sadok Hammami, maître de conférences à l’IPSI, Ali Bakkali, expert CAPJC-PAMT ainsi que d’autres.
Le mot inaugural a été prononcé par le président du Forum international de Réalités, Taieb Zahar qui a commencé par remercier les partenaires du Forum dont Tunisie Telecom, l’Université centrale, l’Institut français et Attijari Bank pour leur soutien continu.
Le mot de Taieb Zahar s’est articulé autour de la situation de la presse écrite en Tunisie aujourd’hui. Il a dans ce contexte indiqué que la presse écrite « vit sa plus grave crise depuis sa création. Les réseaux sociaux ont pris la relève, mais en plus de cela, la presse vit cette crise  faute de soutien des pouvoirs publics ».
En 7 ans, on est passé, selon le président du Forum, à une phase de confrontation avec les pouvoirs politiques, notamment avec la Troïka qui pensait que le rôle de la presse était de la soutenir. Durant la troïka, a-t-il expliqué,  les journalistes étaient diabolisés (presse de la honte). Les gouvernements d’après la Troïka étaient à l’écoute des médias mais ils n’ont rien fait, selon Taïeb Zahar. « On avait parlé de mesures pour organiser la publicité publique à travers une agence nationale qui serait chargée de réguler la publicité publique avec transparence, sans aucun rapport avec la ligne éditoriale des journaux. Dans ce contexte, nous avons proposé à ce que la FTDJ et les syndicats soient représentés pour contrôler la publicité publique mais on attend encore la réponse des pouvoirs publics », a-t-il souligné. Et d’enchaîner : « en tant que Réalités et Fédération, nous cherchons à nous remettre en question et à trouver des solutions. Plusieurs partenaires sont à notre écoute, dont Fadhel Kraeim, PDG de Tunisie Telecom. La solution peut être trouvée dans un partenariat fort avec l’opérateur historique de Tunisie ». L’accès à l’information gratuite sur le Web constitue, poursuit Taïeb Zahar, le principal handicap pour la presse écrite. Dans ce contexte, plusieurs interrogations ont été soulevées : comment faire en sorte que le contenu soit payant, comment établir un partenariat avec d’autres médias pour construire un portail accessible au plus grand nombre ?  Cela peut se faire grâce à Tunisie Telecom, a-t-il précisé, avant d’ajouter que seul l’opérateur historique n’a pas touché au budget octroyé aux médias.
Bien que les médias vivent une crise profonde due à l’inégalité dans la répartition de la publicité, dont les radios et les TV accaparent la plus grosse part, Taïeb Zahar reste optimiste.

Tunisie Telecom, soutien continu aux médias
Fadhel Kraïem, PDG de Tunisie Telecom, a indiqué que la solution doit venir des femmes et des hommes de la profession. Il a précisé que Tunisie Telecom entretient une relation très étroite avec les média, dont l’objectif est de soutenir le secteur médiatique. Il a cité, dans ce cadre, le partenariat avec le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) pour faciliter le travail du journaliste. « Cette proximité nous a permis de nous rendre compte des difficultésque connaît le secteur. C’est triste de voir un hebdomadaire disparaître ou un quotidien devenir hebdomadaire juste parce qu’il n’a plus les moyens de maintenir ses activités. Le digital a causé cela, mais il n’est pas le seul problème », a-t-il noté.
La publicité, poursuit Fadhel Kraïem, constitue le principal revenu pour ces médias. Malgré la réduction de son budget consacré à la publicité, Tunisie Telecom a fait le choix de ne pas revoir à la baisse celui consacré aux médias et à la presse écrite. Ce choix a été fait dans le cadre de son engagement citoyen.
« Le digital a un mauvais impact sur les médias,  il y a une overdose d’information gratuite, notamment de la part de Google et d’Apple, ainsi, il est primordial de mettre en place un modèle économique efficace qui s’adapte au digital », a-t-il précisé.
Une des solutions proposée par Fadhel Kraiem est le kiosque numérique. Il a dans ce contexte précisé que TT est en train de chercher des partenariats avec des fournisseurs de solutions.
Reprenant une citation de Darwin  » ce ne sont pas les plus forts qui survivent, mais ceux qui savent s’adapter« , Fadhel Kraiem a insisté sur le fait qu’aujourd’hui, Internet menace presque tous les secteurs mais les médias peuvent très bien tirer profit de cette menace en essayant de rendre leur contenu attrayant.

 

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