Le Forum International sur le financement des Soins de Santé se tiendra les 18 et 19 octobre 2016 en Tunisie.
Lors d’une conférence de presse, tenue au siège de l’UTICA, vendredi 7 octobre, le comité d’organisation du Forum, formé du président du comité, Abdallah Ferchichi, du Dr. Boubaker Zakhama, président de la Fédération Nationale de la Santé et du Dr. Ridha Oukli, président du forum et du comité scientifique, a exposé les thèmes sur lesquels portera l’événement et donné une idée sur les principaux objectifs du Forum, qui réunira les investisseurs dans le secteur de la santé de plusieurs nationalités ainsi que certaines institutions internationales, l’OMS entre autre, et nationales comme le CEPEX et la Fédération Nationale de la Santé.
Ce Forum traitera de plusieurs thèmes dont les moyens de financement du secteur de la Santé adoptés à l’échelle mondiale, les méthodes de réalisation d’une couverture sanitaire globale, les données nécessaires pour orienter la gestion des ressources limitées et des politiques sanitaires, le financement des médicaments coûteux et les interventions chirurgicales dans les pays à faibles moyens ainsi que les dons de médicaments durant les états d’urgence.
L’exemple de Singapour
L’initiative repose sur une coopération tuniso-libyenne. Le peuple libyen étant l’un des bénéficiaires étrangers des services de santé en Tunisie. Selon Docteur Ridha Oukli, l’objectif ultime est de réussir à réaliser un programme de financement du secteur de la santé suivant l’exemple de Singapour, classé 6e mondial au niveau des systèmes mondiaux de santé. Ce pays a recours aux moyens de financement à partir d’épargnes provenant des contributions de l’Etat et des citoyens. Dr. Oukli a expliqué que ce système consiste en la contribution des salariés avec 10% de leurs salaires versés dans un compte, là où l’Etat également verse une part. Ce compte est uniquement dédié au secteur de la santé, c’est d’ailleurs ce qui a fait que Singapour l’unique pays au monde étant parvenu à fournir un surplus dans ses ressources de financement de la Santé.
On parle ici de salariés, et si on parlait des chômeurs, des ouvriers et des salariés en situation de précarité, auraient-ils droit aux soins selon ce programme?
A cette question de Réalités online, la réponse n’était pas aussi précise qu’on le souhaitait, Dr Oukli a juste promis d’y penser sérieusement puisque ceux-là ont certainement droit aux soins comme tout citoyen, chose qui a été confirmée par les deux autres membres du comité.
La santé publique dans tout ça?
Parlant des investissements prévus dans le secteur de la santé, notamment celui privé, les organisateurs auraient donné beaucoup d’espoir aux tunisiens quant à la taille de ces projets et les énormes revenus attendus, sauf que la question qui s’est imposée est: existe-t-il une intention de renforcer le secteur de la santé publique à partir des revenus de ces investissements? Notons surtout, que les institutions privées de santé sont concentrées sur les côtes et dans la capitale, les autres régions souffrent toujours de l’absence de services de santé de qualité.
« La volonté de leur tendre la main existait depuis longtemps et les investisseurs dans la santé privée ont proposé de résoudre quelques problèmes d’infrastructure ou d’équipements médicaux dans les régions, sauf qu’il n’y a pas eu d’interaction positive de la part des gouvernements précédents, cependant, la ministre actuelle de la santé, Samira Maraï, s’est montrée partante pour l’idée« , a précisé Dr. Boubaker Zakhama dans sa réponse.