
Leila Chettaoui, ancienne députée refoulée de Nidaa Tounes, actuellement au sein du bloc Al-Horra de Machrou3 Tounes.
Mise à l’écart en mai dernier de Nidaa Tounes et de la commission d’enquête sur les réseaux d’acheminement des jeunes vers les foyers de tension, Leila Chettaoui annonce son retour au sein de cette même commission qui a été créée à son initiative. « J’y retourne pour poursuivre le travail qui a été accompli », déclare-t-elle à Réalités Online ce vendredi 16 juin 2017, soulignant qu’elle remplace son collègue d’Al-Horra Mohamed Troudi.
Sa réintégration à la commission devrait être annoncée lors d’une séance plénière à l’ARP. « Ce sera chose faite d’ici la semaine prochaine », précise la députée d’Al-Horra.
Traquer les associations qui refuseront de publier leurs rapports financiers et moraux
Leila Chettaoui insiste sur la nécessité de poursuivre les enquêtes sur les associations, saluant, par la même occasion, l’ultimatum lancé par le Chef du gouvernement Youssef Chahed aux associations, les incitant à publier leurs rapports financiers et moraux dans un délai d’un mois.
« Il reste énormément de travail à accomplir », souligne la députée qui explique que plusieurs associations risquent de ne pas se conformer à l’ultimatum gouvernemental. « Un véritable travail d’investigation doit être effectué par l’État, que ce soit par le biais de la commission d’enquête sur les réseaux d’acheminent vers les foyers de tension ou par la commission tunisienne des analyses financières (CTAF) », affirme-t-elle.
Renforcer les moyens de la commission et de la CTAF
Autre sujet qui devrait également être traité d’après Leila Chettaoui : les prédicateurs religieux. « Deux jours après les élections de 2011, des mouvements salafistes tunisiens ont commencé à faire campagne sur l’arrivée d’un groupe de prédicateurs religieux en Tunisie. Ces derniers sont arrivés en décembre 2011. Qui les a aidés à venir ? Pourtant, plusieurs d’entre-eux étaient blacklistés dans certains pays », note-t-elle.
Dans ce contexte, l’élue d’Al-Horra appelle le gouvernement d’union nationale à octroyer à la CTAF et à la commission d’enquête les moyens logistiques et financiers nécessaires pour pouvoir mener leurs travaux. « Aujourd’hui, nous entendons des intentions de la part du gouvernement. Nous avons également besoin d’actes concrets pour pouvoir résoudre la problématique des associations », conclut Leila Chettaoui.
Rappelons que la députée a été éjectée de la commission d’enquête sur les réseaux d’acheminement vers les foyers de tension à la demande de Sofiene Toubel, président du bloc parlementaire de Nidaa Tounes. C’est Héla Omrane, députée de Nidaa Tounes, qui a remplacé Leila Chettaoui, toujours à la demande de Toubel.
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