Le gouvernement français a annoncé qu’il soumettrait un nouveau projet de loi sur l’immigration au début de l’année 2025. Cette décision intervient seulement un an après l’adoption d’un précédent texte dont plusieurs dispositions avaient été censurées par le Conseil constitutionnel.
Gabriel Attal, chef du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée, a réagi à cette annonce lors d’une interview France Inter. Bien qu’il partage l’objectif de renforcer la maîtrise de la politique migratoire, il a indiqué que l’urgence n’était pas forcément d’adopter une nouvelle loi, mais plutôt de définir précisément les mesures qui pourraient être incluses. Il a également souligné que certaines dispositions de la loi adoptée en janvier 2024, comme l’extension de la durée de rétention administrative à 90 jours, n’étaient pas encore appliquées, faute de décrets.
Parallèlement, le Parti socialiste a vivement critiqué cette initiative. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a déclaré que ce projet servait surtout à apaiser le Rassemblement national (RN), qui menace de ne pas soutenir le budget. Sébastien Chenu, député du RN, a appelé à durcir davantage la législation, suggérant que la durée de rétention pourrait être portée à 210 jours et qu’une réforme de l’aide médicale d’État serait nécessaire.
Jordan Bardella, président du RN, a également réagi, affirmant que la question de l’immigration nécessitait un référendum. Il a cependant assuré que son parti appuierait les mesures gouvernementales qui correspondent à leurs propositions, tout en rejetant l’idée d’une négociation avec l’exécutif.
Enfin, cette proposition divise aussi au sein de la majorité. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a affirmé la nécessité d’une nouvelle loi pour prolonger la rétention administrative des étrangers en situation irrégulière, tandis que Gabriel Attal a exprimé des doutes sur l’opportunité de cette démarche, estimant que l’essentiel était d’abord de clarifier les objectifs.