Nouveau tour de vis. Emmanuel Macron a convoqué un énième conseil de défense sanitaire ce lundi 6 décembre pour décider des mesures à prendre face au rebond de l’épidémie de Covid-19. À l’approche des fêtes, et alors que le nouveau variant Omicron menace, la France est touchée par une puissante cinquième vague : le taux d’incidence, à 411,2 cas pour 100 000 habitants, a été multiplié par sept depuis début novembre, et dépasse désormais le pic de la troisième vague du printemps dernier. À l’hôpital, le nombre de patients en soins intensifs (2 066) est encore contenu mais augmente rapidement (200 admissions par jour).
La situation sanitaire inquiète le gouvernement français, mais pas au point de décréter un nouveau couvre-feu ou confinement, comme l’a fait l’Autriche. Au sommet de l’État, on compte surtout sur l’importante couverture vaccinale française (75,6 % de la population), l’une des meilleures d’Europe, pour passer la vague sans qu’elle ne vienne engloutir l’hôpital et faire bondir les décès. « Si le nombre de cas est à nouveau très élevé, la situation n’est pas la même qu’il y a un an », indique le Premier ministre français, Jean Castex, lors d’une conférence de presse ce lundi soir, assurant que la vaccination « a changé la donne ». Dix millions de Français ont par ailleurs déjà reçu leur dose de rappel, et les rendez-vous à venir sont pris d’assaut. Mais la vaccination seule « ne suffira pas à contenir l’épidémie » d’ici à Noël, alerte le chef du gouvernement, qui annonce de nouvelles mesures.
*Protocole sanitaire durci à l’école
C’est d’abord à l’école, où le virus circule largement, que des efforts vont être demandés. Chez les 6-10 ans, le taux d’incidence était de 664,9 la semaine du 22 novembre, deux fois plus que la moyenne. Le protocole sanitaire applicable en milieu scolaire va donc passer au niveau 3 (sur 4). Depuis la rentrée, il était au niveau 2, excepté dans quelques départements où, profitant d’une courte accalmie sur le front de l’épidémie en octobre, il avait été abaissé quelques semaines au niveau 1.
Concrètement, en plus du port du masque, le niveau 3 impose de prendre des mesures pour éviter le brassage entre les classes, qui ne peuvent plus être mélangées à la cantine en primaire. Les cours de sport en intérieur ne sont plus possibles que s’ils peuvent se pratiquer avec un masque. Quant aux cours, s’ils restent en présentiel en primaire et au collège, les lycées peuvent repasser à une formule « hybride » entre présentiel et distanciel, « selon le contexte local ». L’hypothèse d’avancer les vacances de Noël, comme cela a été décidé en Belgique et avait déjà été fait à Pâques l’an dernier, n’aurait en revanche pas été retenue.
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans, validée par l’Agence européenne du médicament, est encore en suspens en France. Le gouvernement attend l’avis de la Haute Autorité de santé sur le sujet, qui ne la recommande pour l’instant que pour les plus fragiles dans cette tranche d’âge.
*Les grands événements en question
Le protocole sanitaire ne devrait, en revanche, pas changer dans les bars et les restaurants, toujours selon les informations de BFMTV et du Parisien. Un renforcement du contrôle du pass sanitaire, avec contrôle obligatoire de l’identité des clients, était pourtant sur la table.
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L’organisation des grands événements devait aussi être examinée de près lors de ce conseil de défense sanitaire. Le gouvernement a déjà conditionné, la semaine dernière, l’accès aux marchés de Noël à la présentation d’un pass sanitaire. Dans le quotidien local Le Progrès, Jean Castex a notamment indiqué que le gouvernement devait se pencher sur le cas de la Fête des lumières de Lyon, qui doit rassembler plusieurs millions de personnes pendant quatre jours dans les rues de la ville à partir de ce mercredi 8 décembre. Le sujet « sera étudié en tout début de semaine au même titre que d’autres grands rassemblements qui auront lieu en France à l’approche des fêtes de fin d’année », glissait le Premier ministre vendredi.
(Le Point)