Plus d’une entreprise sur deux a déposé une demande pour bénéficier du chômage partiel en raison de la crise en cours liée à l’épidémie de coronavirus, a annoncé jeudi la ministre du Travail Muriel Pénicaud, précisant que la barre des 9 millions de salariés concernés avait été franchie.
« Ce sont maintenant 9 millions de Français qui sont en chômage partiel« , a-t-elle dit sur LCI. « C’est indispensable dans la crise. »
« Ce n’est pas loin d’un salarié sur deux dont le salaire est payé par l’Etat provisoirement et ce sont plus de 700.000 entreprises, donc plus d’une entreprise sur deux« , a-t-elle ajouté. « Ça montre la gravité, la profondeur de la crise économique qui suit la crise épidémique.«
Le dispositif de « chômage partiel » prévoit une indemnisation des salariés correspondant à 70% de leur rémunération brute horaire et une allocation pour les entreprises – 7,74 euros par heure chômée pour celles employant jusqu’à 250 salariés et 7,23 euros pour celles comptant 251 salariés et plus.
*Les créations d’entreprises en baisse de 25,5% en mars
Les créations d’entreprises en France se sont effondrées de 25,5% au mois de mars sous l’effet du brutal coup de frein à l’activité lié au coronavirus, a rapporté jeudi l’Insee.
« Dans le contexte de la propagation du virus du Covid-19, puis du confinement de la population, les créations d’entreprises classiques s’effondrent(-30% après +0,8% en février) et les immatriculations de micro-entrepreneurs diminuent fortement (-19,6% après -7,5%)« , a précisé l’institut français de statistiques dans un communiqué.
*Moins 70% d’offres d’emplois de moins en mars par rapport à mars 2019
Les offres d’emplois en France ont fortement chuté en mars, de l’ordre de 70% sur un an, compte tenu de l’épidémie de coronavirus en cours qui a paralysé une grande partie de l’économie et mis de nombreuses entreprises à l’arrêt, a annoncé jeudi Muriel Pénicaud. « Les offres d’emplois chutent fortement, on a perdu sept offres d’emploi sur dix« , a dit la ministre du Travail sur LCI. « Il y a 70% d’offres d’emplois en moins en mars 2020 par rapport à mars 2019« . « Mais il y a quand même des secteurs qui recherchent activement », a-t-elle ajouté, citant entres autres l’agriculture, le transport ou encore le médico-social.
Compte tenu de l’épidémie, l’exécutif a reconnu ces dernières semaines que l’objectif d’atteindre 7% de chômage d’ici la fin du quinquennat en 2022 serait plus difficile, si ce n’est compromis. « Nous étions sur une excellente tendance puisqu’il y a deux mois on annonçait que le chômage était à 8,1%, le plus faible taux depuis 11 ans ; on est loin de cette situation », a rappelé Muriel Pénicaud.
« Tout ce qui peut permettre de reprendre dans les semaines qui viennent une activité, en protégeant les salariés, contribue à éviter le spectre d’un chômage qui augmenterait« , a-t-elle ajouté. « Tout dépendra de l’ampleur et de la rapidité de la reprise d’activité, aujourd’hui c’est vraiment trop tôt pour le dire« .