Les élégantes courbes des courriers officiels écrits de la main du président tunisien Kaïs Saïed, un universitaire féru de calligraphie arabe, ont remis en lumière cet art ancien mais marginalisé. Ce faisant, le chef de l’Etat s’attire à la fois louanges… et railleries.
Après son élection en octobre 2019, Kaïs Saïed a désigné un Premier ministre puis transmis au Parlement la liste du gouvernement en recourant à des courriers écrits à la main. Des courriers soigneusement rédigés à l’encre verte, sur un épais papier enluminé aux armes de la présidence. Ces écrits font le tour des réseaux sociaux.
« Plus fort en calligraphie qu’en Constitution » ?
La calligraphie présidentielle a suscité des éloges. mais aussi des railleries. Le 3 janvier 2020, le site Business News publiait ainsi un article affirmant que le chef de l’Etat tunisien était « plus fort en calligraphie qu’en Constitution »… « Nonobstant le fait que la rédaction manuscrite est assez chronophage comparée à une lettre tapée sur ordinateur puis signée, il y a lieu de remarquer deux erreurs », écrit ironiquement le site.
Les deux « erreurs », complexes à comprendre pour le profane, concerneraient la Constitution et son institution. Mais il s’agit surtout de rappeler que dans ses fonctions précédentes, Kaïs Saïed était professeur de droit constitutionnel à la faculté des sciences juridiques de Tunis… Surnommé Robocop, l’homme frappe par sa raideur. Avant son élection, il était souvent moqué pour « son arabe classique châtié et son articulation presque mécanique ».
(Franceinfo)