Frappes contre la Syrie : l’opération militaire qui divise

La Syrie est désormais le théâtre d’une opération militaire lancée la nuit du vendredi 13 avril 2018 par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis contre le régime de Bachar Al-Assad.
Donald Trump, président américain, l’a annoncé lui-même dans une allocution prononcée le même jour. Côté français, l’état-major a confié la mission de bombardement à plusieurs chasseurs Rafale, d’après une vidéo diffusée par l’Elysée et la ministre française de la Défense, Florence Parly.

On sort l’artillerie lourde
Pour justifier cette initiative, le président français, Emmanuel Macron, s’est exprimé sur son compte Twitter en arabe. « Samedi 7 avril 2018, des dizaines de femmes, d’enfants et d’hommes sont morts à l’arme chimique. La ligne rouge a été franchie, de ce fait, j’ai ordonné aux forces armées françaises d’intervenir », a-t-il écrit.
Londres, pour sa part, a déployé 4 avions de chasse de type Tornado GR4 de la Royal Air Force qui sont équipés de missiles Storm Shadaw. Quant aux Etats-Unis, ils ont mobilisé des bombardiers à long rayon d’action de type B-1. « L’armée américaine a doublé les munitions cette fois, comparée à l’opération menée en avril 2017 visant la base militaire Al-Chaayrate, près de Homs », a assuré le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Jim Mattis.
Que cible-t-on par ces frappes militaires ? Les britanniques ont assuré avoir visé un complexe militaire syrien, situé à 24 km de Homs, là où le régime est supposé « conserver des armes chimiques ». Les français, pour leur part, ont pris pour cible les installations militaires syriennes capables, d’après le Chef de l’Etat français, de produire et d’employer des armes chimiques.

Une opération qui divise
Les réactions à cette grande opération militaire ont été nombreuses. Le département des Affaires étrangères turc s’en est félicité ce samedi 14 avril 2018. « C’est la réaction adéquate contre le régime syrien », a déclaré Ankara dans un communiqué. Le Québec a aussi apporté son soutien aux frappes de la coalition par la voix du Chef du gouvernement Justin Trudeau. « Nous soutenons les opérations militaires visant les armes chimiques du régime syrien », a-t-il déclaré dans un communiqué publié ce samedi 14 avril 2018.
D’un autre côté, l’Iran a fermement dénoncé ces frappes militaires. De fait, les autorités ont qualifié ces opérations de « criminelles ». « Les intervenants ne réaliseront aucun profit. Des années plus tôt, ils étaient en Irak, en Syrie et en Afghanistan pour commettre les mêmes crimes. En fin de compte, il n’y a eu aucune réussite », ont-elles assuré.
Même réaction de l’autre acteur de poids du conflit syrien, la Russie. Vladimir Poutine, président russe, considère ce samedi que ces frappes constituent une violation d’un Etat indépendant. « Les agissements des Etats-Unis ne font qu’aggraver la catastrophe humanitaire en Syrie. Nous appelons, de ce fait, à une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU », a-t-il déclaré. L’ambassadeur russe aux Etats-Unis, de son côté, s’est montré plus direct : « ce qui s’est passé constitue une humiliation pour Vladimir Poutine. C’est inacceptable », a-t-il lâché.
La riposte syrienne, par ailleurs, n’a pas tardé. D’après l’agence de presse syrienne, les défenses aériennes du pays ont été mobilisées à l’aube de ce samedi 14 avril 2018. Un centre d’étude et des entrepôts de l’Armée syrienne à Homs ont été ciblés selon la même source, qui affirme que plusieurs missiles de la coalition ont été interceptés.

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