« Front du salut et du progrès » : une diversité qui n’exclut pas les différences

Un nouveau front sur l’échiquier politique tunisien vient d’être officialisé : « le front du Salut et du progrès », lancé officiellement ce dimanche 2 avril, et formé de 20 partis politiques et de personnalités nationales indépendantes. Ce nouveau-né de la scène politique est créé à l’initiative du parti « Machrou3 Tounes« . Il  regroupe une vingtaine de partis politiques, mouvements, regroupements et associations, ayant comme objectif de rassembler toutes les forces politiques centristes,  de gauche, patriotiques, républicaines, démocratiques et progressistes qui partagent la même vision et le même engagement pour « sauver la Tunisie« . En effet, selon les intervenants, ce front est un projet politique qui rompt avec la corruption et l’opportunisme en politique. Il s’agit d’une alternative à « la fausse coalition » au pouvoir, qui a échoué parce qu’elle a regroupé des personnalités anti-patriotiques, opportunistes qui ne cherchent qu’à régler leurs  comptes en mettant en jeu l’avenir du pays, selon Abdelaziz Mezoughi. Le secrétaire général du mouvement « Tunisie pour l’Avenir » ( un autre membre du Front)  Marouan Sbaï a affirmé que la naissance du « Front du  Salut et du progrès » est une nécessité pour rompre avec  » la monotonie qui règne sur la scène politique« . Il a ajouté qu’il s’agit d’un projet qui va résoudre des problèmes que  » les opportunistes  » n’ont pas pu résoudre. L’ex-Nidaiste Abdelaziz El Kotti ,lui aussi, adhérent au Front, a annoncé que le chemin de ce nouveau acteur politique est « clair« , il a déjà un programme et des objectifs tenant compte de l’intérêt du pays. El Kotti a considéré que le congrès de Machrou3 Tounes (Projet pour la Tunisie) pour une  réconciliation globale y compris la réconciliation économique est « une fierté« , une preuve que cette pierre angulaire du Front  va œuvrer pour la réalisation de ses promesses, contrairement à ceux qui ont tourné le dos à leurs électeurs dès qu’ils sont monté au pouvoir  » et là je vise des partis qui, pour moi ont disparus « , faisant allusion à Nidaa tounes, a-t-il précisé.

Dans son intervention, Néjib Hajri, président du « mouvement centriste et démocratique » a indiqué que dans un pays où il y a 205 partis et des milliers d’associations, 9 partis seulement dominent et font exprès d’éliminer les autres. Quant à Slim Riahi, il a assuré que tous les partis membres du Front ont fait leur « autocritique » et ont examiné la réalité tunisienne. Ces partis qui constituent le Front ne cherchent pas, selon lui, à avoir le pouvoir car certains ont été déjà au pouvoir et ils l’ont quitté de leur propre gré quand ils ont vu des dérives inacceptables. Riahi a accusé Ennahdha et Nidaa de manipulation.  » Les décisions politiques sont prises à « Montplaisir » et chez la « Famille Régente« , Ils nous ont manipulé avec leur pacte de Carthage qui n’est qu’une arnaque, ne me blâmez pas de l’avoir déchirée, c’est la moindre des choses que je devais faire » a t-il expliqué. Ce qui est rapproché à ces partis  c’est le fait de partager les mêmes idées et les mêmes objectifs car les Tunisiens ne se voient pas dans ces partis d’extrême droite tels que Ennahdha et ses « descendants » salafistes ni dans la gauche radicale. Quant aux « nouveaux petits partis  » qui se présentent comme alternative, ils sont, selon lui, voués à l’échec en visant en filigrane le parti de Mehdi Jomâa. Riahi a tiré à boulets rouges sur Ennahdha en l’accusant d’avoir investi dans  » la pauvreté » et d’avoir profité de l’argent public sans se soucier du peuple. « Nous allons œuvrer à combattre le terrorisme. En effet, c’est un terrorisme d’Etat et depuis 2011 c’est Ennahdha qui tient les ficelles de l’Etat, le terrorisme d’Ennahdha est un terrorisme religieux voir daéchien.  » a t-il ajouté. Par ailleurs, il a critiqué le double discours d’Ennahdha qui, selon lui, a promis de séparer le religieux du politique « mais  ils nous ont menti ! et là je m’adresse à Rached El Ghannouchi » a t-il précisé. Riahi a appelé les tunisiens à choisir entre un parti centriste, progressiste qu’incarne le Front ou un parti rétrograde, celui d’Ennahdha et de Nidaa. A noter que Khemais Ksila a pris part à la signature de la charte du Front.

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