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Le football national surfe aujourd’hui sur la vague des scandales. Cela fait une belle décennie noire que le foot national marche sur la tête. Les casseroles succèdent aux casseroles devant l’indifférence de l’autorité de tutelle.
Il est temps que l’on rompe avec un système obsolète à la disparition duquel nous n’avons eu de cesse d’appeler. L’affaire El Jary vient sonner la fin de la récréation.
Au-delà de la lecture qui se fait des lois sur la rétribution et la fonction du Directeur technique national se pose avec acuité la périlleuse glissade du foot sur les sentiers de l’intrusion de la politique dans le sport, de la violence, de l’arbitrage corrompu, des matches arrangés, des scandales sur les paris sportifs portés jusqu’à Nice en France, des millions de dinars que doit gérer la FTF, d’une Supercoupe confiée à une société fantôme, d’un scandale nommé l’injustice révoltante faite au Croissant Sportif de Chebba…
Heureusement que les techniques employées par les gourous pour gangrener le sport et manipuler le public sont arrivées à leur terme. Comme quoi qui sème le vent récolte la tempête !
« Lutte existentielle »
A présent, il s’agit de savoir s’il y aura-t-il des rescapés du tsunami qui vient de balayer notre sport-roi. Car le mandat de dépôt prononcé à l’encontre du président de la fédération tunisienne de football pose inévitablement la question de l’avenir de l’exécutif en place. Certes, une assemblée générale élective est prévue au mois de mars prochain. Mais, d’ici là, que d’eau va couler sous les ponts ! Wassef Jelayel est de facto aujourd’hui président de la FTF, et son bureau aura à gérer la suite de ce mandat.
Pourtant, certains observateurs évoquent une « lutte existentielle » menée par les fédéraux pour sauver intérêts et privilèges auxquels ils s’étaient facilement habitués, et auxquels ils s’accrochent bec et ongles. C’est le fameux to be or not to be, tout court.
Mais la goutte qui a sans doute fait déborder le vase, c’est l’intention qu’on prête à Wadii El Jary de se représenter pour un énième mandat qui signifierait tout court la destruction finale du foot du pays et qui ancrerait davantage la caricature de la présidence à vie.
C’est d’un acte courageux de salubrité publique qu’a le plus besoin notre foot, d’un sang neuf, de nouvelles figures, de nouvelles idées et d’un projet réel pour sa relance.
Dans la révision de la loi sur le sport qui se prépare, il faut impérativement tenir compte de ces situations ubuesques où un deus ex machina prend en otage le sport que des millions de Tunisiens aiment suivre. Et consacre la culture de l’alternance et du changement.
T.G.