A l’aube de ce jeudi 1er aout, hommes et femmes se sont groupés dans le centre de la capitale Téhéran pour faire un dernier adieu à Ismaïl Haniyeh et rendre hommage au leader de la résistance palestinienne assassiné à l’aube d’hier par un raid sioniste. Une foule endeuillée, portant des portraits du chef du Hamas et des drapeaux palestiniens, s’est rassemblée à l’Université de Téhéran pour déplorer l’assassinat de Hanieyah.
De fait, les funérailles officielles du chef du mouvement palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont lieu aujourd’hui à Téhéran, capitale de l’Iran, où le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, présidera la cérémonie en la mémoire du défunt-martyr qu’il a qualifié de » remarquable combattant de la résistance palestinienne ». A noter que ces funérailles sont symboliques dans la mesure où la dépouille du défunt sera transféré à Qatar, lieu de résidence de Haniyeh qui y résidait en tant que réfugié et où aura lieu son son enterrement, demain vendredi, 02 août.
Vengeance?
Cela dit, depuis hier, la mosquée Jamkaran, située dans la ville sainte chiite iranienne de Quom, a hissé le drapeau « rouge de la vengeance ». Et ce, quelques heures après l’assassinat du chef de Hamas. Portant l’inscription « Yalla-Tharat al-Hussein » ( Vengeons Al Hussein), le drapeau qui commémore l’assassinat de l’imama Houssein, petit-fils du Prophète Mohamed (saaws), et fils de son cousin Ali, est l’une des figures saintes les plus vénérées dans l’islam chiite, dans la mesure où il incarne la Justice. Il a été tué à la bataille de Kerbala (aujourd’hui en Irak) en 680 par les troupes du calife Yazid. Le drapeau rouge, symbolique du sang qui a injustement coulé, appelle à la vengeance de justice et d’honneur en faisant payer à l’assassin le prix de son crime.
Symbolique…
Cependant si « le drapeau rouge de la vengeance » a été hissé sur le dôme de la mosquée iranienne Jamkaran, ceci veut-il forcément qu’une guerre généralisée est aux portillons du Moyen-Orient? En hissant ce drapeau, l’Iran a-t-elle préparé ses ogives, notamment nucléaires ? Pas si sûr! Ce drapeau portant la symbolique de « venger le sang injustement versé » a déjà été hissé par l’Iran dans un passé récent lorsqu’en janvier 2020,l’on a assassiné le général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine à l’aéroport de Bagdad, en Irak. L’Iran avait justement appelé à la vengeance, et la mosquée Jamkaran avait hissé le drapeau rouge, mais aucune riposte ni représailles effectives n’ont suivi ce geste. La levée du drapeau de la vengeance ne veut pas forcément dire que l’Iran compte se venger…L’Iran l’aurait fait, selon multiples observateurs avisés, parce Hanieyah est assassiné sur ses terres, ce qui lui impute l’obligation morale de manifester sa condamnation. Va-t-on donc voir l’Iran réagir? Peu probable… Même si ceci demeure une option à envisager… attendons voir!
A.C.