La fusillade qui vient d’avoir lieu à la caserne de Bouchoucha n’a pas fini de dévoiler tous ses secrets. La version officielle demeure insuffisante et fragile. Nous avons pu toutefois recueillir des éléments fuités qui nous mènent sur deux pistes.
Selon des sources militaires dignes de confiance le soldat Mehdi Jmii, auteur de la fusillade avait des problèmes conjugaux avec sa femme, elle-même militaire, problèmes qui se sont aggravés à un point tel qu’il est devenu accro aux psychotropes.
Ayant remarqué ses troubles, ses chefs l’ont muté des frontières tuniso-libyennes, à Bouchoucha pour occuper un poste de génie civil.
C’est là qu’il perd les pédales. Etant désarmé, il réussit à dérober une arme à son collègue, et à bâillonner son chef, un colonel.
Lorsqu’on a voulu l’arrêter, et bénéficiant de l’effet de surprise, il a tiré aveuglement dans le tas tuant plusieurs personnes et en blessant une dizaine.
Cette version s’appuie sur des événements tragiques qui ont eu lieu à Sbeitla dans les années 80 et à Bab Saadoun dans les années 90. Cette dernière avait causé la mort de plusieurs soldats.
Elle démontre, si besoin est, comment le stress et la tension auxquels sont soumis les soldats depuis 2011 peuvent amener un homme à un tel dérapage.
D’autres sources nous confirment que le soldat en question avait adopté l’idéologie Djihadiste. Des révélations de certains proches du soldat en question laissent penser qu’il comptait aller au Djihad en Syrie.
L’infiltration de l’armée par les terroristes, voir l’endoctrinement de soldats, même de carrière comme M. Jmii (pour un soldat de son grade il doit avoir au moins 15 ans de carrière) est très probable. Des informations sécuritaires ont fuité il y a deux ans selon lesquelles Abou Iyadh, chef du groupe terroriste Ansar AlChariaa, aurait donné à ses éléments des consignes pour s’engager dans l’armée tunisienne en vue de l’infiltrer.
Cette opération pourrait rappeler la fameuse affaire de Barraket El Sahel qui a levé le voile sur l’infiltration de l’armée par des éléments islamistes dans les années 90. Ce qui confirme la thèse d’une opération terroriste même dans le cas d’un acte isolé, étant donné que la caserne de Bouchoucha, de sources bien informées, a déjà fait l’objet de 4 attaques terroristes avortées et tenues secrètes jusqu’à maintenant.
D’un autre coté un compte Twitter lié au portail terroriste proche de Ifriquia LilIilam a annoncé hier, à 23h30, une opération qui aura lieu très prochainement.
Dans tous les cas de figure, l’opacité et l’omerta du ministère de la défense tunisien ne font qu’amplifier les rumeurs et ébranler la confiance des citoyens dans l’institution militaire. Ce qui donne naissance à toutes sortes d’hypothèse fondées ou non.