Les réactions à la fusion surprise entre Nidaa Tounes et l’Union Patriotique Libre (UPL) ont été nombreuses. L’une des plus marquantes est celle de Lazhar Akremi, ancien dirigeant et membre fondateur de Nidaa Tounes. Intervenant sur les ondes de RadioMed, il considère que Slim Riahi, président de l’UPL, n’a rejoint Nidaa Tounes qu’après avoir conclu un marché avec la présidence de la République, qui lui a permis d’annuler le gel de ses avoirs.
« Il a demandé le dégel de ses avoirs au Chef du gouvernement, Youssef Chahed, mais cela n’a pas été fait, étant donné que ce dernier était incapable d’intervenir en sa faveur dans le cadre de cette affaire », a expliqué Lazhar Akremi. Par la suite, souligne-t-il encore, un juge travaillant au palais présidentiel a promis à Slim Riahi de tout régler. « L’alliance entre Hafedh Caïd Essebsi et Slim Riahi a été orchestrée depuis près de 3 semaine. Or, étant contre-nature, elle ne va pas durer longtemps », a encore ajouté Lazhar Akremi.
Akremi justifie ses dires par le parcours en dents de scie du sieur Slim Riahi qui conduit son parti au gré des vents et de ses humeurs. Dans ce contexte il rappellera sa fameuse sortie du pacte de Carthage en le déchirant. Il réintègre le pacte de Carthage 2 qu’il quittera pour aller soutenir Youssef Chahed et la stabilité gouvernementale. Il démissionnera de son parti pour y revenir et aller intégrer la coalition nationale pour en sortir pour aller fusionner avec Nidaa ou plutôt avec Hafedh Caïd Essebsi, et la liste est encore longue. Cela ne peut nullemnt être pris au sérieux…
« Slim Riahi agit en fonction de ses intérêts »
L’autre réaction vient de Karim Helali, député au sein de la Coalition nationale, qui s’est exprimé ce lundi 15 octobre 2018 dans une émission radiophonique. Le député considère que Slim Riahi agit en fonction de ses intérêts et de son agenda judiciaire. Sa position politique a changé depuis l’annonce d’un éventuel remaniement ministériel selon lui.
« Slim Riahi figurait parmi les plus grands soutiens de la Coalition nationale. Il a même félicité les députés pour la création du bloc. Aujourd’hui, il est incapable de mener un projet politique au sein de la famille moderniste, sachant qu’il n’en fait même pas partie compte tenu de ses changements de positions », a encore affirmé le député.
Karim Helali considère, dans ce même contexte, que la fusion entre Nidaa Tounes et l’UPL constitue une mascarade pour la vie politique. « C’est une décision dangereuse, étant donné qu’une fusion implique la dissolution du parti [UPL]. Cette opération implique normalement la tenue d’un congrès », a-t-il encore expliqué.