Le bureau politique de l’Union Patriotique Libre (UPL) a décidé, ce dimanche 14 octobre 2018, de fusionner avec Nidaa Tounes. L’annonce, surprenante, a été faite dans un communiqué publié par le parti, qui a réitéré sa position à l’égard du gouvernement d’union nationale : aucun soutien et appel à un remaniement complet comprenant le Chef du gouvernement.
Nidaa Tounes ne peut que se réjouir d’une telle nouvelle. D’ailleurs, le parti l’a fait savoir dans un communiqué publié le jour même. Il a qualifié la décision de l’UPL d’importante, s’inscrivant dans l’optique des deux partis de construire un projet politique « national » et « démocratique » ouvert.
Nidaa Tounes a aussi appelé toutes les forces politiques modérées et modernistes à participer à un dialogue national autour du projet porté par Béji Caïd Essebsi, rappelant, par la même occasion, sa position vis-à-vis du gouvernement : son départ pour stopper l’effondrement économique et social.
Ce n’est pas la première fois que l’UPL et son président décident d’unir leurs forces à Hafedh Caïd Essebsi et sa troupe. Les deux partis ont même constitué une nouvelle « Troïka » avec Ennahdha en 2017. Le timing choisi aujourd’hui ne laisse aucune place au doute. Nous sommes aux portes des échéances électorales de 2019, Nidaa Tounes s’est séparé de son ancien allié Ennahdha. Tous les coups sont permis aujourd’hui, que ce soit pour Hafedh Caïd Essebsi ou Slim Riahi, pour peser lors des prochaines élections législatives et même présidentielles. Certaines sources, cités sur la place médiatiques, ont même affirmé que Slim Riahi serait nommé secrétaire général de Nidaa Tounes, alors que le fils du président de la République serait désigné président du bureau politique. Le tout, semble-t-il, sans le moindre scrutin, excluant toute possibilité d’un congrès électif avant 2019.
Mais les deux hommes, mus par leur folie des grandeurs par leur quête de leadership, risquent de ne parvenir qu’à tisser une alliance pré-électorale. La période post-électorale, si le scrutin est remporté par « ces forces modérées et modernistes » mentionnées par Nidaa Tounes, risquent de nous faire revivre des impressions de déjà vu avec une possible guerre d’influence et de leadership.