Gaz et pétrole : les cours baissent après des échanges sur une résolution du conflit en Ukraine

Les marchés énergétiques ont enregistré une baisse significative ce jeudi, en raison d’un échange téléphonique entre l’ancien président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine. Les deux dirigeants ont évoqué la possibilité de lancer des négociations « immédiates » pour résoudre le conflit en Ukraine, une annonce qui a immédiatement influencé les cours du gaz et du pétrole. Vers 10h05 GMT (11h05 à Tunis), le contrat à terme du gaz naturel TTF néerlandais, référence européenne, a chuté de 4,78 %, pour s’établir à 53 euros le mégawattheure (MWh).
Selon les analystes d’Energi Danmark, dont les propos sont rapportés par l’AFP, le recul observé est directement lié aux appels téléphoniques de Donald Trump avec Vladimir Poutine, puis avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ces échanges ont été interprétés comme un pas vers un possible accord de paix, rassurant ainsi les marchés. « Les discussions pourraient ouvrir la voie à une résolution du conflit, ce qui a un impact immédiat sur les prix », expliquent-ils.
Vers une résolution du conflit en Ukraine ?
Donald Trump a annoncé sur son réseau social Truth Social que les États-Unis et la Russie allaient entamer des négociations « immédiates » pour mettre fin au conflit en Ukraine. Il a qualifié sa conversation avec Vladimir Poutine de « très productive ». De son côté, le Kremlin a indiqué que Poutine souhaitait trouver une « solution de long terme » au conflit via des « pourparlers de paix ». L’appel, qui a duré près d’une heure et demie, a été décrit comme constructif.
Cette annonce a eu un effet direct sur les marchés énergétiques. Le conflit en Ukraine, qui dure depuis 2022, avait fait grimper les prix du gaz à des niveaux record, avant qu’ils ne se stabilisent à des seuils structurellement plus élevés qu’avant la guerre. L’Europe, qui a diversifié ses sources d’approvisionnement en se tournant vers le gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par méthaniers, reste vulnérable aux fluctuations des prix.
La situation s’était encore tendue récemment avec l’arrêt du transit de gaz russe par l’Ukraine le 1er janvier 2025, accélérant l’épuisement des réserves européennes et provoquant une hausse des prix. Mardi, le cours du gaz européen avait atteint son plus haut niveau depuis deux ans, à 59,39 euros le MWh.
Impact sur le marché du pétrole
La perspective d’un accord de paix a également influencé les cours du pétrole. Les analystes estiment qu’un retour massif du gaz russe sur le marché européen en cas de résolution du conflit pourrait faire baisser les prix de manière significative. « Le retour de volumes importants de gaz russe vers l’Europe serait un facteur clé de baisse des cours », souligne Lee Hardman, analyste chez MUFG.
Toujours est-il que tout accord devra prendre en compte les sanctions américaines actuelles, qui visent les exportations pétrolières russes. « Du point de vue russe, un allègement des sanctions serait une condition essentielle », explique John Evans, analyste chez PVM, dont l’analyse est rapportée par l’AFP. Cette dynamique a entraîné une baisse des prix du baril de Brent de la mer du Nord, qui a perdu 1,17 % pour s’établir à 74,30 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), référence américaine, a quant à lui chuté de 1,28 %, à 70,46 dollars.
Une Europe en attente de stabilité énergétique
L’Europe, fortement dépendante des importations de gaz et de pétrole, reste à la merci des tensions géopolitiques. La guerre en Ukraine a exacerbé cette dépendance, poussant les pays européens à chercher des alternatives coûteuses, comme le GNL. Un accord de paix pourrait non seulement stabiliser les prix, mais aussi réduire la pression sur les réserves stratégiques et les budgets des États.
Néanmoins, les experts restent prudents. Si les pourparlers entre Trump et Poutine ont suscité un optimisme temporaire, la route vers une résolution durable du conflit reste incertaine. Les marchés, quant à eux, continueront de réagir à la moindre évolution, rappelant à quel point l’énergie reste un enjeu géopolitique majeur.

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