Gaza : Une fin d’année d’enfer

En cette fin d’année, l’ombre de la guerre à Gaza plane sur les quatre coins du monde et son issue reste méconnue. « Les otages israéliens détenus par Hamas ne seront pas relâchés avant le décret d’un cessez-le-feu définitif », ont promis tous les dirigeants de Hamas. De l’autre côté, Netanyahu assure et insiste qu’il n’y aura « pas de cessez-le-feu tant que Hamas n’aura pas libéré les otages ». Le début de l’année 2024 s’annonce donc aussi sanglant que les mois précédents et le cours de la guerre encore plus chaotique sur le plan humanitaire.

 L’année 2023 s’apprête à tirer sa révérence laissant derrière elle un génocide, le plus malsain et le plus infâme de tous les temps, à Gaza, s’opérant en direct sous les yeux d’un monde avili, humilié, coupé de ses ailes, déshumanisé, à la solde des Américains et sous la botte de la loi du plus fort, du plus injuste, du plus sanguinaire. La guerre sioniste contre Gaza n’est pas de la légitime défense. L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a été le prétexte et l’occasion idoine qu’attendait l’entité sioniste pour mettre à exécution ses plans macabres, conçus et planifiés depuis de nombreuses années, visant l’annexion progressive et méthodique de toutes les terres palestiniennes, après avoir chassé tous les Palestiniens. Les massacres ciblés de dizaines de milliers de civils palestiniens désarmés, surtout les femmes et les enfants, la destruction et la mise hors service de toutes les infrastructures vitales et de soins, la privation des Gazaouis d’eau, de nourriture et de médicaments, les assassinats et les arrestations de personnels soignants  et de journalistes, sont autant de  preuves irréfutables des crimes contre l’humanité commis par Netanyahu, son cabinet de guerre et l’armée sioniste, sans oublier, bien sûr, leur complice américain. Des crimes que le président américain Joe Biden justifie et protège contre toute condamnation au Conseil de sécurité de l’ONU, par tous les moyens détournés et affichés dans le mépris total du droit international, qui a perdu toute sa valeur et son importance aux yeux des opinions du monde entier, qui vit et observe le pire exemple de « deux poids deux mesures » dans les relations internationales.

Interdit de critiquer Israël
Pire encore, nul n’a le droit de contester ce que certains qualifient de « terrorisme d’Etat », d’autres d«Apartheid », d’autres encore d«épuration ethnique », pratiqués par Israël contre la population civile palestinienne au vu et au su de tous, au risque de se retrouver sous les feux des critiques, d’être diabolisé par les médias occidentaux, insulté sur les réseaux sociaux, condamné pour antisémitisme, voire même viré de son poste de responsabilité, y compris d’élus. Pour l’exemple, et pas des moindres, la présidente de Harvard University, Claudine Gay, fait face à une campagne de dénigrement sans précédent pour n’avoir pas interdit des manifestations d’étudiants pro-palestiniennes. La démission de l’universitaire est exigée par le lobby sioniste : plusieurs sponsors traditionnels, des milliardaires juifs américains de renom, ont suspendu leurs financements pour, selon eux, débordements antisémites sur les campus de la plus célèbre université dans le monde.
Pourtant, la vérité est là, criarde. La machine de guerre américano-sioniste pilonne et bombarde sans relâche pendant plus de deux mois et demi, un territoire exigu et surpeuplé, et des combattants, parfois pieds nus, organisés en milices, munis d’armements rudimentaires comparés aux F35 américains et aux tanks Merkava israéliens. Il n’y a aucun doute qu’avec les moyens de bord, la résistance palestinienne a porté un coup dur à l’armée israélienne. Des faits rapportés par les médias israéliens qui évoquent plusieurs milliers de morts et de blessés dans les rangs de l’armée israélienne, et sans que Netanyahu atteigne ses objectifs de guerre, près de trois mois après le déclenchement de la riposte sioniste contre l’attaque du Hamas du 7 octobre. Mais le bilan est sans appel en défaveur des Palestiniens.  Les 100 mille tués et blessés seront bientôt largement dépassés si l’on considère les cadavres enfouis sous les décombres, les disparus et les victimes de la faim, de la soif et des maladies, sachant que des épidémies commencent également à se propager. Israël n’est pas en guerre contre Hamas, elle l’est également contre toute la population palestinienne.

Gaza, Liban, Yemen, Syrie, Irak, Iran…
Il n’y a plus de doute que les dirigeants extrémistes israéliens cherchent à se débarrasser des Palestiniens de Gaza, ainsi que ceux de Cisjordanie occupée et d’Al Qods, malgré les quelques petites divergences de vues avec l’administration Biden pour ce qui concerne l’occupation totale ou partielle de Gaza après la guerre. Mais encore. Le vent en poupe grâce au soutien indéfectible des Etats-Unis et de tout l’Occident, à quelques rares exceptions près –l’Espagne et la Belgique ont tenté de sortir des rangs en critiquant le massacre des civils innocents palestiniens – Israël bombe le torse et menace tous ceux qui critiquent sa guerre contre Gaza et sa politique contre le traitement inhumain des Palestiniens : Liban, Yemen, Syrie, Irak, Iran…la liste des pays inamicaux est encore plus longue. Si avec le Liban voisin, Israël est tenté par l’ouverture d’un second front avec le Hezbollah —on signale des tués et des blessés des deux côtés— Netanyahu laisse, cependant, à Biden le soin d’organiser « les réponses » contre toute autre partie qui ose s’en prendre à “« ses » territoires” ou à ses intérêts. C’est le cas de l’Iran que l’administration Biden ne cesse de provoquer et de menacer et celui du mouvement houthi, au Yemen, d’inconditionnels défenseurs de la cause palestinienne, qui ont menacé Israël de lui couper tous les approvisionnements, comme Gaza. Les Houthis ont fermé la voie maritime sur la Mer Rouge au niveau du détroit de Bab Al Mandeb à tous les navires israéliens et tout autre bateau se dirigeant vers les ports de l’Etat sioniste pour y décharger de la marchandise ou des armes.  Ils ont mis à exécution leurs menaces en sommant, par des tirs de missiles, les navires de changer de route, mais sans viser les équipages. Les Houthis ont, en effet, déclaré à maintes reprises qu’ils ne s’attaqueraient qu’aux navires israéliens ou ceux se dirigeant vers Israël, tant que Gaza sera privée des aides humanitaires internationales.
Le premier cargo commercial « Galaxy Leader » appartenant à un homme d’affaires israélien transportant des voitures a été intercepté le 19 novembre dernier. Aucun dégât humain n’a d’ailleurs été enregistré jusqu’au moment où étaient rédigées ces lignes, mais c’est sans compter avec la barbouzerie américaine. Comme ce qui est devenu une coutume, Biden a ameuté ses alliés occidentaux et arabes, les voisins du Yemen, criant au blocage du commerce naval mondial, en vue de former une coalition internationale pour, sans doute, frapper le Yemen.
Bien sûr, les vœux du président américain sont des ordres et son appel a été bien entendu. Sauf les voix des millions de manifestants qui battent le pavé chaque week-end en Europe, dans le monde arabe, aux Etats-Unis, en Asie, et qui appellent au cessez-le-feu, à stopper le massacre des civils, en particulier les enfants palestiniens, et à instaurer la paix dans le Proche-Orient.

Montée du racisme et de la xénophobie
Parallèlement, force est de constater une montée inédite du racisme, particulièrement en Occident, contre les musulmans et contre les juifs. Des campagnes de haine font la Une de l’actualité dans certains pays d’Europe, en France, notamment, et relayées par les médias et les réseaux sociaux depuis le déclenchement de la guerre contre Gaza. Ces campagnes anti-arabes et antimusulmans, enflammées par des déclarations d’hommes et de femmes politiques d’extrême droite, ont exacerbé les tensions et les discours xénophobes, qui étaient apparus des mois auparavant, pendant la guerre en Ukraine, ciblant les Russes.
En cette fin d’année, l’ombre de la guerre à Gaza plane sur les quatre coins du monde et son issue reste méconnue. « Les otages israéliens détenus par Hamas ne seront pas relâchés avant le décret d’un cessez-le-feu définitif », ont promis tous les dirigeants de Hamas. De l’autre côté, Netanyahu assure et insiste qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu tant que Hamas n’aura pas libéré les otages. Le début de l’année 2024 s’annonce donc aussi sanguinaire que les mois précédents et le cours de la guerre encore plus chaotique sur le plan humanitaire. Sans appeler à un cessez-le-feu, le projet de résolution adopté vendredi 22 décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies « exige » plus d’aide humanitaire à Gaza et plus de contrôle, appelant les deux belligérants à faciliter le cheminement des aides. Comment cela sous les bombes et dans une enclave entièrement sous l’emprise de combats acharnés ? Cette résolution porte en elle un grain de sable qui ne manquera pas de gripper la machine. Ce qui signifie que les Palestiniens ne sont pas près d’être secourus, par la mauvaise volonté de Biden et de Netanyahu.
Cette fin d’année ne sera donc pas festive pour tout le monde. Gaza continuera de saigner, les familles palestiniennes et israéliennes continueront à compter leurs morts et leurs blessés et la tristesse continuera à habiter les cœurs de ceux qui prônent la paix pour tous.

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