Génocide des Libanais : A combien s’élève la facture des dommages, selon la Banque mondiale ?

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Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique et politique structurelle, doit désormais faire face à un nouveau défi : la reconstruction après les ravages du génocide des Libanais mené par l’Occupation et officialisé le 8 octobre 2023 . Dans un rapport finalisé en collaboration avec les gouvernements de Nawaf Salam et de Nagib Mikati, la Banque mondiale estime à 14 milliards de dollars le coût total des dégâts et des pertes économiques engendrés par ce conflit.
Le montant se décompose en 6,8 milliards de dollars de dégâts matériels et 7,2 milliards de dollars de pertes économiques, couvrant la période allant du début des hostilités jusqu’au 20 décembre 2024. Les besoins de redressement et de reconstruction, quant à eux, sont évalués à 11 milliards de dollars à court et moyen terme, dont 8,4 milliards pour la période 2025-2027 et 2,6 milliards pour 2028-2030.
Les régions les plus touchées
Le mohafazat de Nabatiyé apparaît comme la zone la plus affectée, avec 3,2 milliards de dollars de dégâts (soit 47 % du total) et 2,0 milliards de dollars de pertes économiques (28 % du total). Cette région nécessite également les financements les plus importants, estimés à 4,7 milliards de dollars (43 % des besoins totaux). Vient ensuite le mohafazat du Sud, qui représente 23 % des dégâts, 23 % des pertes et 22 % des besoins. Le Mont-Liban, incluant la banlieue sud de Beyrouth, a subi des dommages considérables, représentant 16 % des besoins totaux. Les régions de Baalbeck-Hermel et de la Békaa complètent ce tableau, avec respectivement 7 % et 6 % des besoins.
Le secteur résidentiel a payé le plus lourd tribut, avec 4,6 milliards de dollars de dégâts, soit 67 % du total. Les infrastructures, quant à elles, représentent 10 % des dommages. Pour la reconstruction, les besoins les plus importants concernent le logement, avec 6,3 milliards de dollars (57 % du total), suivi du commerce, de l’industrie et du tourisme, qui nécessitent 1,8 milliard de dollars (17 %). Les infrastructures, avec 1 milliard de dollars (9 %), complètent ce tableau.
Une conjoncture percluse de crises
La guerre a plongé l’économie libanaise dans une situation encore plus critique. La Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions pour 2024, anticipant désormais une contraction du PIB de 7,1 %, contre 5,7 % dans une précédente estimation. Sans ce conflit, le PIB libanais aurait pu enregistrer une croissance de 0,9 %.
Face à l’ampleur des dégâts, le Liban n’a d’autre choix que de compter sur l’aide étrangère. En février, l’Institut de la finance internationale (IIF) a estimé que le pays pourrait recevoir plus de 12,5 milliards de dollars d’aides, dont 4,5 milliards provenant du Conseil de coopération du Golfe. Toujours est-il que cette aide est conditionnée à la mise en place de réformes structurelles, notamment l’assainissement du passif public et la restructuration du secteur bancaire.

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