C’est hier, vendredi 27 décembre 2024, et lors d’une séance plénière tenue au Palais du Bardo, que la ministre des Finances, Sihem Namssia Boughdiri a annoncé la nouvelle: » d’ici le 31 décembre 2024, la Tunisie tiendra tous ses engagements financiers, conformément aux dispositions de la loi de finances pour l’année en cours », a-t-elle laissé entendre.
De fait, interrogée sur l’emprunt de 500 millions de dollars que l’État a récemment eu auprès de la Banque centrale de Tunisie, Namssia a affirmé que le pays respectera toutes ses obligations financières. Et ce aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. « La Tunisie atteindra un taux de 100 % de service de la dette en 2024”, a-t-elle affirmé.
La ministre a par ailleurs salué la signature d’un accord avec la Banque africaine d’import-export portant sur un prêt de 500 millions de dollars tout en soulignant qu’il s’agit d’un signal positif pour les investisseurs. “Les institutions financières ne prennent pas de risques lorsqu’elles octroient des financements. Elles le font uniquement lorsqu’elles ont confiance dans le climat d’investissement d’un pays,” a-t-elle précisé d’un ton rassurant. Elle a ajouté que le recours à l’endettement extérieur, bien qu’occasionnel, contribue à renforcer les réserves de devises étrangères et à consolider la crédibilité du pays vis-à-vis de ses créanciers. “Ces financements extérieurs soutiennent nos engagements financiers ainsi que le service de la dette,” a-t-elle noté. Et d’ajouter qu’il est nécessaire de diversifier nos sources de financement pour soutenir nos institutions économiques. Mais ce, tout en limitant l’endettement.
Vers une auto-suffisance
Sihem Namssia a toutefois rappelé la volonté de la Tunisie de renforcer son autonomie financière. Elle a noté que cette démarche, notamment celle adoptée dans la loi de finances 2025, repose à la fois sur la réduction progressive du déficit budgétaire et sur les ressources propres.
La ministre a souligné les efforts déployés pour réduire la dépendance à l’endettement extérieur en améliorant les revenus de l’État, en rationalisant les dépenses publiques et en limitant les dépenses non prioritaires. Elle a dans ce sens indiqué que les emprunts étrangers ont été réduits de façon significative durant l’année 2024. Il s’agit d’une décision politique, note-t-elle, qui s’articule sur une gestion bien étudiée et bien plus rigoureuse des finances publiques.