Le président du parti islamiste, Rached Ghannouchi regrettera toute sa vie, sa visite de dimanche 17 février 2019 à Moknine, (Monastir), à l’occasion du congrès d’Ennahdha pour la restructuration de ses bureaux dans les régions. Une visite durant laquelle des « dégage » ont été adressés au chef controversé du parti islamiste. Les habitants de la ville ont également crié « Vive Ben Ali! Vive Bourguiba », ce qui a suscité la colère de Ghannouchi. Moncef Marzouki, qui depuis quelque temps, fait les yeux doux au parti islamiste dans l’espoir de jouir de son soutien à la prochaine présidentielle, n’a pas hésité à commenter l’incident. « Ce qui s’est passé à Moknine est totalement inacceptable. C’est condamnable. Il n’y a que les personnes stupides et sournoises qui réagissent de la sorte. Les stupides ignorent les conséquences de ces gamineries qui pourraient nourrir le régionalisme, le fanatisme politique, la division du peuple et l’atteinte aux valeurs démocratiques et constitutionnelles de la révolution, afin qu’on construise un Etat et une patrie pour tous. Quant aux sournois, ils connaissent parfaitement bien ce qu’ils font. Ils le font d’ailleurs, pour porter un coup à l’unité nationale et à la démocratie, qu’ils détestent à fond. Il y a quelque temps, j’ai aussi vécu ce que le Sheikh Rached Ghannouchi a vécu dimanche à Monastir…Merci de ne pas m’accuser de faire les yeux doux à Ennahdha, car je les faisais qu’à ma femme… »a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Marzouki a visiblement oublié que la plupart des voix qu’il a eues en 2014 sont celles des bases d’Ennahdha. Il est conscient que sans ces voix il ne passera même pas au deuxième tour des présidentielles. Moncef Marzouki a, rappelons-le, appelé ouvertement Ennahdha à une future coalition, en préparation des prochaines élections. Il a conseillé au parti islamiste de mettre un terme à sa coalition avec Nidaa Tounes et à mettre la main dans la main avec lui avant de se faire attaquer par » l’ennemi ».
L’incident que Ghannouchi a vécu à Moknine était une occasion pour Moncef Marzouki pour « conquérir » le cœur des nahdhaouis. Notons également que ce n’est pas la première fois que le chef du parti islamiste soit « dégagé ». Au cours de la cérémonie de commémoration du 40e jour du décès de la militante Maya Jribi, à la salle d’opéra de la cité de la culture à Tunis et en présence d’un bon nombre de personnalités nationales et politiques et de représentants d’organisations, la présence de Rached Ghannouchi n’était pas du goût de certaines personnes présentes qui ont scandé « dégage » à son encontre.