Ghannouchi et la présidence d’Ennahdha : Abdelatif Mekki ne mâche pas ses mots sur le Cheikh !

Un silencieuse tempête est en train de faire des ravages au sein d’Ennahdha. Un combat qui oppose les frondeurs, opposés à la réélection de Rached Ghannouchi à la tête du parti lors du 11ème congrès, et ceux qui soutiennent le maintien du Cheikh. Pour sa première apparition médiatique après son départ du ministère de la Santé, Abdelatif Mekki, l’un des des frondeurs ambitieux, n’a pas mâché ses mots pour parler de l’actuel président controversé du parti islamiste.

Une candidature de Ghannouchi, une atteinte aux valeurs d’Ennahdha

« Il est normal que des divergences existent au sein du parti. Seulement, on espère que c’est l’éthique et la raison nahdhaoui qui l’emporteront et qui réussiront à tout remettre dans l’ordre », a-t-il déclaré dans Houna Shems ce jeudi 1er octobre 2020. Pour Abdelatif Mekki, Rached Ghannouchi n’a pas le droit de mettre Ennahdha en danger. Une éventuelle candidature du Cheikh constituerait, selon lui, une atteinte aux valeurs fondamentales d’Ennahdha.
« L’article 31 du règlement intérieur d’Ennahdha exprime une valeur éthique et politique. Le fait qu’une personne détienne la présidence durant une longue période peut conduire à des déviances. Il faut, de ce fait, assurer l’alternative par la loi, conformément à l’éthique. Si on ne regarde pas ces divergences sous l’angle de la sagesse, les conséquences risquent d’être graves. Je ne pense pas que l’amendement de l’article 31 sera accepté. La motion [qui exige le retrait de Rached Ghannouchi après la fin de son mandat] a été personnellement adressée au président du parti. Il a le droit de se sentir gêné. Toutefois, il ne doit pas choisir la prolongation. Il peut se conformer à l’article 31 et laisser le parti faire le reste », a encore expliqué Abdelatif Mekki.
Et qu’en est-il de sa propre candidature pour la présidence d’Ennahdha ? Sur ce point, Abdelatif Mekki a été très laconique, mais sa réponse souligne deux fait : il serait bien candidat, et il rejetterait la candidature de Rached Ghannouchi. « L’article est clair : ne pas se représenter est un devoir éthique. Si Rached Ghannoichi se représente, je ne serai pas son concurrent, mais il faut savoir que sa candidature constituera une atteinte aux valeurs fondamentales du parti. Il est, d’un autre côté, prématuré d’évoquer ma propre candidature », a-t-i déclaré.

Ennahdha ne dépend pas de Rached Ghannouchi

Dans tous les cas, poursuit le frondeur, la question de l’article 31 doit être tranchée avant le prochain congrès d’Ennahdha. « Ce débat a failli causer l’échec du congrès. Il ne faut pas que ce dernier soit reporté. Si l’article 31 était amendé, il ne pourrait être appliqué qu’au 12ème congrès selon le règlement intérieur. La question de l’alternance doit être résolue », a-t-il dit.
Dans ce même contexte, Abdelatif Mekki a clairement signifié qu’Ennahdha ne dépendait pas de Rached Ghannouchi. Affirmer le contraire, selon lui, est une insulte au parti, qu’elle émane de l’intérieur ou de l’extérieur. « En 1981, de jeunes dirigeants – étudiants à l’époque – ont été arrêtés, comme Hamadi Jebali. La relève a toujours été assurée au sein du parti. Je respecte toutes les opinions, mais certaines sont intenables », a encore expliqué Abdelatif Mekki.

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