Ghannouchi: les tunisiens ont récupéré leur liberté à un prix très raisonnable

Lors d’une interview accordée au journal Al-chourouk dans son édition d’aujourd’hui 04 mai 2018, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé que la victoire de son parti aux prochaines élections municipales est une option ajoutant que ce qui importe le plus, c’est l’opération politique et la réussite du processus de transition. « Toutes nos politiques tournent autour de cet objectif national. Et d’ailleurs le jour où nous avons senti que le fait de rester au pouvoir menaçait la situation générale du pays, comme le laissent entendre certains, nous nous sommes immédiatement retirés pour laisser grande ouverte la porte devant le gouvernement de technocrates et de consensus. » a-t-il affirmé. Et d’ajouter: « La sécurité des tunisiens et la stabilité de notre pays sont au dessus de tout, et même d’Ennahdha. »
Il a dans ce contexte affirmé qu’il souhaitait voir des résultats des élections municipales encourageant la continuité de la politique de consensus. « Cette politique qui a sauvé la Tunisie du même sort que celui du reste des pays du printemps arabe… Nous croyons que l’existence de deux grand partis, mis à part leur ancienneté, est très important pour la continuité de la démocratie tunisienne. Nous avons insisté à plusieurs reprises lors des réunions des signataires du pacte de Carthage que l’actuelle architecture politique tunisienne ne doit être en aucun cas impactée par les résultats des élections. Cette architecture ayant vu le jour au lendemain des élections législatives de 2014, ne doit être révisée qu’après les prochaines élections parlementaires. » a-t-il précisé.
Il a par ailleurs affirmé que les sentiments de frustration ressentis chez certains tunisiens lors de ses déplacements dans les régions tunisiennes dans le cadre de la campagne électorale de son parti, s’expliquent par la situation sociale difficile que connait le pays dont la pauvreté et le chômage. « La pauvreté, la nécessité, et le chômage ont provoqué la colère des tunisiens non seulement dans les régions intérieures du pays mais aussi à Sfax et au Sahel. Le système de Ben Ali n’a chuté qu’après que la situation générale du pays ait atteint le pire. Le pays a besoin d’une reconstruction globale sur tous les plans. Quand j’était en exil je croyais que la Police en Tunisie jouissait de tous les outils de travail. Mais après la révolution je me suis rendu compte que j’avais tort. L’institution sécuritaire en Tunisie connait des contritions difficiles et manque de tant de choses même des équipements les plus fondamentaux tels que les moyens de transport. » a-t-il noté.
Il a toutefois noté qu’il faut rester optimiste indiquant que la stabilité du pays est la voie vers l’espoir et la réussite du processus transitoire. « Nous sommes en train de vivre la transition avec le minimum de pertes possible et nous sommes en train de réaliser des acquis importants… Le peuple tunisien a réussi à récupérer sa liberté et à instaurer la démocratie contre un « prix » très raisonnable par rapport, à titre d’exemple, la Syrie, la Libye ou le Yémen. »

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