Lors de son intervention dans le cadre de la séance plénière portant sur la diplomatie parlementaire et l’ingérence dans les affaires libyennes, le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Rached Ghannouchi, a assuré que les recommandations et les critiques ayant été évoquées lors de cette séance qui a duré plus de 20 heures sans interruption, permettraient, sans aucun doute, de renforcer davantage le rendement du Parlement.
Il a, par ailleurs, rappelé que la diplomatie parlementaire n’est pas une nouveauté dans l’histoire de la pratique politique et qu’elle remonte à la date de la création des parlements. Il ajoute que cette même diplomatie est devenue plus vitale et structurée grâce à la création de l’Union Internationale des Parlements en 1889, soit avant la création des Nations Unies.
Selon lui, la diplomatie qui est devenue indispensable dans les systèmes démocratiques répond favorablement aux attentes des peuples et contribue activement aux dialogues et aux débats traitant des problématiques conjointes et régionales.
« La diplomatie parlementaire reflète la diversité et le pluralisme sur tous les plans et dans tous les domaines et est complémentaire des autres types de diplomaties : traditionnelle, populaire, économique, sociale, sportive etc. L’objectif finale est de servir l’intérêt national. Ce n’est pas une question de compétition ou de combat. Bien au contraire, il est nécessaire de renforcer la collaboration pour relever le défi qui consiste en la défense des causes nationales », a-t-il ajouté.
Il a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie est directement concernée par la crise libyenne ajoutant qu’il faut œuvrer à trouver une solution pacifique protégeant l’union du territoire libyen ainsi que son peuple. Il a précisé qu’il faut pousser toutes les parties prenantes à trouver une solution politique afin de faire éviter aux libyens la guerre et le chaos.
Il a rappelé, à cette occasion, la position du président de la République, Kais Saied, qui ne cesse de réaffirmer la position de la Tunisie qui croise la légitimité internationale et les recommandations du congrès de Skhirat, selon ses dires.
Il a précisé que ses entretiens et rencontres avec les différents acteurs libyens lui ont permis de réaffirmer, à chaque fois, la position de la Tunisie et de les appeler à opter pour un dialogue global et une solution politique pacifique.
Rached Ghannouchi a assuré ne pas avoir soutenu aucune des parties libyennes en conflit ajoutant que l’objectif était, uniquement, de servir l’intérêt national. Selon lui, l’intérêt de la Tunisie est lié à la stabilité en Libye et des différents pays de la région.
En ce qui concerne son entretien téléphonique avec le chef du gouvernement libyen du consensus national, Fayez Al-Sarraj, Rached Ghannouchi a assuré que cet entretien était protocolaire, imposé par un contexte bien déterminé assurant avoir rappelé, au cours de cet entretien, la nécessité de trouver une solution pacifique fondée sur le dialogue.
Selon lui, en dépit de la neutralité positive de la Tunisie face à la crise libyenne, certaines parties à l’intérieur et à l’extérieur tentent de faire exploiter ce point négativement. « On fait semblant de prendre pour cible le président du parlement alors que la vraie cible n’est autre que le Parlement même et donc l’expérience démocratique en Tunisie. En réalité, le combat oppose le choix démocratique à celui de la répression » a-t-il lancé.
Il a, par ailleurs, salué l’intransigeance du président de la République, du gouvernement et de l’ensemble des blocs parlementaires, forces politiques et organisations nationales ayant dénoncé les appels au chaos considérant que le choix démocratique qui a fait ses preuves en Tunisie est en mesure de vaincre le projet chaotique.
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