La formation du nouveau gouvernement ne cesse de dévoiler certaines divergences même au sein d’un même parti et surtout parmi les plus importants de la scène politique nationale.
A Ennahdha, par exemple, Cheikh Rached a du faire le pompier pour remettre les choses dans l’ordre et expliciter la position du parti qu’il dirige sur le profil du prochain chef du gouvernement.
Il faut rappeler que le nouveau secrétaire général d’Ennahdha, Zied Laadhari, a affirmé qu’il serait envisageable que le nouveau chef du gouvernement pourrait appartenir à Ennahdha étant actuellement le parti majoritaire au parlement et que ce poste lui revient de droit au même titre que Nidaa Tounes.
Pour sa part, Abdelkerim Harouni, président du Conseil de la Choura, a affirmé que le mouvement Ennahdha n’acceptera jamais un chef du gouvernement issu de l’ancien régime, « Azlam ». Allusion faite aux rumeurs faisant circuler les noms de Kamel Morjane et Hatem Ben Salem et d’autres encore.
Les deux déclarations ont quelque peu compliqué la position du président de la république qui continue à faire croire qu’il est à la recherche de l’oiseau rare qui va inverser la vapeur et rééquilibrer la situation du pays sans oublier que les deux responsables nahdhaouis ne sont pas en totale harmonie avec la relation non conflictuelle qui lient Cheikh Rached à BCE.
La précision n’a pas tardé à venir du Parti Ennahdha qui, dans un communiqué, précise que « seul Rached Ghannouchi est apte à définir les positions officielles du mouvement et personne d’autre même s’il s’agit du président du Conseil de la Choura ou du secrétaire général ». Il semble que certais réglages sont nécessaires pour harmoniser les positions de la nouvelle direction du parti.
Par ailleurs, et dans ce même communiqué, Ennahdha a indiqué que les négociations sur le prochain gouvernement d’union nationale n’ont pas encore débuté et qu’aucun nom pour la succession de Habib Essid ne lui a été officiellement proposé.
Le parti a réaffirmé son engagement à participer sérieusement à ces négociations dans l’intérêt supérieur du pays et afin de garantir la stabilité et l’efficacité des institutions de l’État, rappelant que les positions qui l’engagent sont celles exprimées par son président et son porte-parole.