L’agression d’Abir Moussi par Seifeddine Makhlouf intervient quelques heures seulement après le communiqué de Rached Ghannouchi dans lequel il a donné une véritable récompense à son protégé en condamnant les députés Démocrates. « Une récompense » dans la mesure où Al Karam a été bien « docile » en accordant ses voix au gouvernement controversé et remanié de Hichem Mechichi.
Après l’agression de ce mercredi 27 janvier 2021, Rached Ghannouchi, président de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple), va-t-il prendre les sanctions disciplinaires à l’encontre de Makhlouf ? Pas si sûre. On se souvient de l’agression des députés du bloc démocratique par ceux d’Al Karama. Les blessures étaient graves et le sang avait coulé à l’ARP. Il a fallu une tension grandissante et une grève de la faim entamée par Samia Abou pour que le Cheikh accepte de condamner, sur le bout des lèvres, la violence perpétrée par Makhlouf.
Le cours normal des choses semble avoir repris au sein du Coussin Politique (Qalb Tounes, Ennahdha et Al Karama). Si Rached Ghannouchi choisit de garder le silence et de faire abstraction à l’agression d’Abir Moussi, cela montrerait clairement son parti pris, sachant que l’agressée n’est autre que sa bête noire, Abir Moussi. Que faudra-t-il de plus pour que la présidence de l’ARP se décide, enfin, à prendre les mesures fermes et sérieuses afin de mettre fin à la violence au Parlement ? Dans tous les cas, on ne devrait pas s’attendre à grand-chose de sa part et les récents événements l’ont prouvé.
F. K