On ne l’a jamais entendu, comme beaucoup d’autres d’ailleurs parmi nos illustres élus, proposer un projet de loi ou une idée qui aiderait à faire sortir ce pays à la dérive du bourbier où il se trouve. Et ce n’est pas la personne du député, Ghazi Chaouachi, qui est visée par ces propos, mais tous ceux qui s’adonnent à ce sport, devenu national, d’omettre toutes les questions qui intéressent le peuple qui les a élus et de ne s’occuper que de leurs propres intérêts aussi étriqués soient-ils.
Ce qui préoccupe aujourd’hui la majeure partie de la classe politique, c’est la candidature éventuelle de Youssef Chahed à la prochaine présidentielle. La roue de l’histoire risque de s’arrêter si cela sera le cas.
D’Ennahdha qui en fait une condition pour son maintien à la tête du gouvernement, à Nidaa Tounes qui exige son départ, en passant par ceux qui, par-ci et par là, suivent ce courant en changeant le fusil d’épaule en fonction de la direction des vents, l’avenir du pays semble tenir à la non candidature de l’actuel chef du gouvernement.
Et on vient s’interroger, ensuite, sur le désintérêt dont le peuple tunisien fait preuve à l’égard des politiques et de leur scène. En fait, quand ils n’ont rien à dire, leur sujet de prédilection, pour se faire une petite place et se faire entendre, ce sont les élections de 2019 au cas où ils auraient lieu
Pour revenir à Ghazi Ghaouachi, secrétaire général du Courant démocratique, il a appelé, ce jeudi 20 septembre 2018, sur les ondes de Radio Med, le chef du gouvernement Youssef Chahed de confirmer en public son acceptation de la condition présentée par Ennahdha concernant son maintien à la tête du gouvernement en contrepartie de sa non candidature aux présidentielles.
Chaouachi insiste pour que Chahed s’engage à ne pas se porter candidat aux élections de 2019 devant le peuple tunisien et non pas devant le parti Ennahdha qui, selon lui, ne représente que lui-même.
L’on peut comprendre ce souci de Chaouachi, puisqu’il veut faire de la place au chef de son parti, Mohamed Abbou, qui serait le candidat d’Attayar aux élections présidentielles de 2019. Et ce n’est qu’un exemple récent de ces appels incessants.
Ce qui est inexplicable, c’est cette volonté nuisible de s’approprier le destin du pays et de choisir à la place du peuple. Qu’il se présente ou pas, les soucis du pays ne peuvent en aucune manière se résumer en Youssef Chahed.
Serait-ce difficile à comprendre?