Une pétition réclamant la libération immédiate des avocats et hommes politiques détenus dans le cadre de la présumée affaire de complot contre la sûreté de l’État, Ghazi Chaouachi et Ridha Belhaj, a été signée jusqu’à présent par environ 300 avocats (292 signatures).
Contacté par Réalités Online, Elyes Chaouachi, fils de Ghazi Chaouachi, a précisé que parmi les signataires de cette pétition figurent six anciens bâtonniers, à savoir Abdelrazzek Kilani, Abdelsattar Ben Moussa, Chawki Tbib, Fadhel Mahfoudh et Ameur Mehrzi. Il a ajouté qu’à la veille du procès en appel, prévu le jeudi 11 janvier 2024, à la cour d’appel, le nombre de signataires continue de croître, laissant entrevoir une mobilisation grandissante. Cependant, malgré cet élan de solidarité, le bâtonnier actuel, Hatem Mziou, n’a pas encore rejoint cette initiative.
Selon Elyes Chaouachi, les signataires de cette pétition cherchent à faire pression, de manière directe ou indirecte, sur Mziou, en vue de le pousser à rendre visite aux avocats emprisonnés, à les soutenir et à plaider en faveur de leur libération. Ils estiment que leurs confrères sont injustement détenus, privés d’un procès équitable, et appellent les autorités tunisiennes à agir en faveur de la libération de leur libération.
Par ailleurs, Elyes Chaouachi est revenu sur l’état de santé de son père qui ne cesse de se détériorer depuis notamment qu’il s’est volontairement isolé dans sa cellule le 18 décembre 2023, refusant les traitements médicaux et les visites de ses avocats et proches.
« Détenu à la prison de Mornaguia depuis février 2023, Ghazi Chaouachi est aujourd’hui dans un état psychologique préoccupant suite à la détérioration de son état de santé, à cause notamment de l’arthrose dont il souffre et qui s’est propagé sur l’ensemble de son dos. Depuis le 18 décembre, il est rentré dans un état d’isolement pour protester contre l’injustice dont il fait l’objet et depuis, il refuse toutes les visites des membres de sa famille et de ses avocats. Il refuse désormais de prendre ses médicaments et se limite à manger du pain et à boire de l’eau. » a-t-il précisé.
Elyes Chaouachi a regretté la situation alarmante de son père tout en soulignant la nécessité urgente d’une prise en charge médicale sérieuse. Il a précisé que la direction de l’établissement pénitentiaire n’autorise le transfert de Ghazi Chaouachi vers l’hôpital qu’à bord de ce qu’il qualifie du « véhicule de la torture », chose que son père refuse catégoriquement. Ce véhicule, destiné généralement au transfert des terroristes, contraint le détenu à une position accroupie dans un petit cage métallique, des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine.
Elyes Chaouachi a dénoncé fermement ces abus, soulignant que la demande de consultation médicale de son père a été retardée de plusieurs semaines sous prétexte de la longue liste d’attente des prisonniers.