Alors que la Tunisie accueille le Championnat d’Afrique de golf juniors du 23 au 26 avril 2025, les déclarations des officiels tracent un portrait contrasté des enjeux. Entre ambitions sportives et défis logistiques, ce rendez-vous continental révèle les potentialités mais également les écueils du golf tunisien.
Les festivités ont officiellement débuté le mercredi 23 avril après-midi, suivant une conférence de presse. Les compétitions proprement dites se tiennent du 24 au 26 avril, avec une cérémonie de clôture et de remise des prix prévue en fin de journée le samedi 26 avril. L’événement bénéficiera d’un prestige particulier avec la présence notable de Kevin Barker, membre influent de la Royal and Ancient Saint Andrews (R&A), faisant sa première visite en Tunisie.
La sélection nationale alignera sept de ses meilleurs éléments : Israa Bouamor, Yasmina Driss, Lina Barhoumi chez les filles ; Ghaith Rhimi, Wissem Zitouni, Mehdi Ben Youssef et Salim Haouala chez les garçons. Cette même équipe, qui avait obtenu une honorable 6e place chez les filles et 9e chez les garçons lors de l’édition précédente à Johannesburg, nourrit des ambitions plus élevées cette année.
Un tremplin pour le golf national
Maher Bouchamaoui, président de la Fédération Tunisienne de Golf (FTG), ne cache pas les limites actuelles : « Le niveau tunisien reste modeste face à la domination historique des pays anglophones, particulièrement l’Afrique du Sud« . Au demeurant, il mise sur l’expérience internationale comme levier : « Ces compétitions forgent nos jeunes. À domicile, la connaissance du parcours de Gammarth et l’habitude des conditions venteuses constituent des atouts majeurs« . Derechef, l’objectif est clair : « Viser le top 5 chez les garçons, tout en préparant l’avenir par des formations aux États-Unis« .
Johnson Omolo, président de la Confédération Africaine de Golf, renchérit sur l’importance stratégique de l’événement : « Ce championnat représente le graal du golf junior africain. Au-delà de la performance, c’est une formidable plateforme d’échanges interculturels« . Tout en saluant les efforts tunisiens, il lance un appel : « Le gouvernement devrait soutenir le golf comme le football, tant son potentiel touristique est évident« .
L’envers du décor : un pari logistique et financier
Mohamed Aziz Fetni, vice-président de la FTG, lève le voile sur les difficultés : « Héberger 150 personnes et gérer la logistique représente un défi financier colossal ». Et d’ajouter : « Contrairement au football, le golf peine à attirer des sponsors financiers – nous dépendons surtout d’apports en nature« . Pour autant, des soutiens de poids ont permis de sauver la mise : « La Royal & Ancient a cru en nous, tout comme le Comité Olympique Tunisien. Et notre fédération est prête à combler d’éventuels déficits« .
Entre optimisme mesuré et réalisme financier, ce championnat s’annonce comme un test crucial pour l’avenir du golf tunisien. Reste à savoir si la performance sportive suivra – et si les institutions saisiront l’opportunité de développer sérieusement cette discipline.
Photos et réalisation: Riadh Sahli