Dans cette période où la plupart de nos concitoyens préparent leurs enfants à la rentrée scolaire, on quitte peu à peu les festivités en revenant sur le spectacle de Gospel Life rejoice qui a eu lieu jeudi 24 août 2023. Ce spectacle mérite que l’on s’y attarde un peu car il montre une énième fois que notre terre est un endroit de tolérance et d’acceptation de l’autre. Il ne s’agit point d’un discours promotionnel mais plutôt la réalité qui s’est produite lors de ce spectacle à l’amphithéâtre d’El Jem. Ce concert a été organisé après la programmation officielle du festival et était parrainé par le ministère des affaires culturelles dans le but de raviver le circuit touristique de la région du sahel. La troupe Gospel Life rejoice est un groupe évangéliste mettant l’art au service du prosélytisme et de l’adoration de dieu. Il porte le message de la fraternité universelle et de la vie comme un passage humain à la fois avec ces hauts et ces bas.
Entre les grandes arcades, la scène et les gradins somptueux du festival d’El Jem, le groupe a chanté la joie, l’amour, l’espoir, la puissance de dieu. Le public a été peu nombreux, mais il a dansé et participé avec une ample détermination aux mélodies et aux chansons émises par cette nuée d’artistes au point que l’on oublie ce vide. Pour rappel, le Gospel Life rejoice connait notre pays et s’est produit sous nos cieux au festival de Boukornine en 2014, certes avec d’autres membres mais même ceux qui ont été là ont, véritablement, bien rempli leur mission à travers des voix qui s’adressent au cœur, émeuvent la sensibilité de l’âme et amollissent le corps.
Hymne à la diversité de la culture noire et à l’espoir
Le spectacle d’El Jem a commencé à 22 h 30. Il a durée 1 heure et 40 minutes emplie de battements de cœurs. Cette durée a été aussi rafraichissante des esprits dans un été prometteur en termes de record de chaleur. Le public a surtout bien expié son stress et la pression de vie au rythme de plusieurs morceaux et plus particulièrement celui de Oh Happy Day : un classique du registre Gospel music. Il importe de signaler que le Gospel Life rejoice s’est formé, disons de façon stable, en 2004 et chante principalement le répertoire américain du négrospiritual. Cet esprit est très lié, dès son départ, à la culture africaine et à la communauté noire et à sa façon d’adorer dieu, notamment aux États-Unis. En ce sens, parmi les fameux singles que la troupe avait performés se trouvent : Jesus will, Ain’t No Mountain High Enough, Oh When The Saints, Down By The Riverside, The Hymn of Joy, Go Down Moses, etc.
D’un point de vue ethnique, parmi les membres de la troupe présente, on distingue des Caraïbéens, des Guadeloupéens, des Camerounais, des Français et des Ivoriens. Deeray, de son vrai nom Didier Querin, est le chef de ce groupe. Il est membre de la convention de gospel aux États-Unis depuis 2010. L’idée d’une troupe voyageant à travers le monde entier le travaillait depuis les années 2000. Sa manière de faire est non seulement d’orchestrer le chœur l’accompagnant et les morceaux joués mais également de créer une harmonie entre le public et la troupe. Sa philosophie, lui débutant ce métier à l’âge de 7 ans, est que le public participe au spectacle et comprenne par le biais de la musique et le rythme le sens de l’espoir qu’il y a dans le Negro Spiritual malgré les péripéties que ce peuple avait rencontré et rencontre encore et toujours à travers les siècles de la présence humaine sur terre.
Une grande symbiose dans les voix et les mouvements des six chanteurs et chanteuses sur scène font décoller à plusieurs reprises les spectateurs de leur siège pour les faire voler à la cadence des sentiments véhiculés par des voix sublimes rappelant la défunte star internationale Whitney Houston et les chœurs jouant également derrière la diva Mariah Carey, notamment son tube Anytime You Need A Friend. Les timbres de chaque soliste, lors de ce concert féerique, au festival d’El Jem, ainsi que les refrains dégagés de l’ensemble des artistes présents sont limpides et pleins de volonté provenant des limbes de la culture noire avec ses différentes particularités à travers le monde. Bref, un réel hymne à la tolérance et surtout à la légèreté des êtres ainsi que leur fragilité. Le public, trié sur le volet à cette occasion, a été fortement satisfait.
Mohamed Ali Elhaou