Tensions sociales, financement frauduleux des associations, contrebande, corruption… Nombreux sont les gros dossiers auxquels le gouvernement Chahed fait face. Aujourd’hui, et en dépit d’une relance économique en demi-teinte, Youssef Chahed semble être sur la bonne voie contrairement à ses prédécesseurs.
Maintenu depuis près de trois mois, le sit-in d’El Kamour vient d’être levé ce vendredi 16 Juin 2017. Un accord a été, finalement, trouvé entre le gouvernement et les sit-inneurs, avec la participation de la centrale syndicale dans le rôle de médiateur. Ainsi, la production pétrolière a, immédiatement, repris à Tataouine. Cela permettra de mettre fin aux pertes cumulées depuis le début du sit-in et d’instaurer la paix dans la région.
Outre ce dossier chaud résolu, le financement frauduleux des associations était sur les tablettes de Youssef Chahed. Le Secrétaire général du gouvernement, Ahmed Zarrouk a annoncé, jeudi dans une conférence de presse, la dissolution de 16 associations et le gel de 50 autres sur ordre de la justice et ce conformément au décret 88 de 2011. Ces associations ne se sont pas soumises aux exigences réglementaires relatives au financement étranger.
Au port de Radès, «fief de la corruption» selon l’ancien ministre du Transport Yacine Brahim, le chef du gouvernement s’y est rendu il y a deux jours. Depuis, 21 douaniers de divers rangs ont été écartés des postes de décisions et 35 autres devront comparaître devant le conseil d’honneur de l’institution pour des soupçons de corruption. D’ailleurs, une enquête a été ouverte à leur encontre et ce dans le cadre de la campagne anti-corruption.
Une campagne voire une guerre menée par le gouvernement depuis le 23 mai dernier, date de l’arrestation du controversé homme d’affaires Chafik Jarraya. Huit autres individus, soupçonnés de corruption et de volonté de porter atteinte à la sûreté nationale, ont été aussi arrêtés. Un gros coup signé Youssef Chahed, qui semble ne pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. Adulé par une grande partie de l’opposition, il s’est entretenu avec Chawki Tabib, président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, pour renforcer sa collaboration avec le gouvernement.
Autre point lumineux, le grand nombre de dossiers de corruption impliquant de hauts responsables et cadres de l’Etat présentés par Chawki Tabib à la présidence du gouvernement à la demande de Youssef Chahed. Ces dossiers impliquent trois ministres au sein du gouvernement d’union nationale dont un ministre conseiller auprès de Chahed ainsi qu’un ancien ministre et un ministre conseiller ayant été limogé.
Par ailleurs, Riadh Mouakher, ministre des affaires locales et de l’Environnement fait l’objet d’une instruction judiciaire. Une mesure annoncée par Sofiene Sliti, porte-parole du tribunal de première instance de Tunis. Ce dernier a affirmé que le ministère public a entamé une instruction judiciaire contre Riadh Mouakher et son ancien conseiller Mounir Ferchichi suite aux accusations du député du Courant Démocratique Samia Abbou lors d’une séance plénière à l’ARP. Le juge d’instruction au pôle judiciaire et financier s’est chargé du dossier.
Reste à savoir maintenant si le chef du gouvernement d’union nationale va prendre la défense de ses ministres soupçonnés de corruption où va-t-il balayer devant chez lui en prenant des mesures radicales à l’encontre de son entourage ?
Une chose est sûre, Youssef Chahed doit aller jusqu’au bout pour confirmer les espoirs placés en lui. Il en a pris l’engagement lors de son investiture. Il a renouvelé cet engagement en choisissant la Tunisie dans le combat qu’il mène contre la corruption et la contrebande.
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