Alors que les besoins du pays en fonds sont importants et qu’une sortie sur le marché européen est en cours pour renflouer les caisses de l’Etat et couvrir un tant soit peu le déficit d’un budget en mal de financement, on a l’impression que rien ne se fait dans le sens de l’activation de certains engagements et qu’une certaine lenteur voire un manque de réactivité semble marquer nos responsables. Ceux à qui il incombe de hâter la concrétisation de certaines promesses et engagements de pays ou bailleurs de fonds amis de la Tunisie.
Ce qui pousse à ce genre de réflexion, c’est l’empressement remarqué de certains partenaires de notre pays qui tendent la main pour nous aider à améliorer nos indicateurs et qui ne trouvent pas de réponse. L’exemple de la France qui, selon des sources bien informées, souhaite la concrétisation des 250 millions d’euros promis et demande, notamment au MDCI, de lui présenter des projets à réaliser, continue à se heurter à un silence radio.
Autre fait et non des moindres, c’est le cas de la banque Arjil.
Depuis la tenue de la conférence « Tunisa 2020 », une seule réunion de suivi a eu lieu avec le département concerné. La banque affirme être entrée dans la phase trois du suivi des promesses faites lors de la conférence internationale sur l’investissement.
Il faut souligner pour ce cas précis que la Banque est en fin de mission, son contrat s’achevant à la fin du mois en cours. Plus encore, la banque considère que sa mission est accomplie et doit être payée pour ses services.
Le hic c’est qu’elle n’arrive pas à obtenir un rendez vous avec le ministre du développement qui, disons-le semble très sollicité.
Le tableau ne s’achève pas là. On avait applaudi haut et fort et accueilli en grande pompe la décision de la Banque africaine de développement d’ouvrir son bureau régional à Tunis. C’était un geste important à l’égard de la Tunisie qui l’a hébergée pendant des années. Et ce n’étaient pas les concurrents qui manquaient, La BAD souhaite, aujourd’hui, concrétiser sa décision et ouvrir son bureau. Une délégation de la Banque, conduite par le nouveau directeur général du bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique du Nord, Mohamed El Azizi a été reçue récemment à la Kasbah par Youssef Chahed. Parmi les points soulevés, le démarrage officiel de l’activité du bureau régional à Tunis. Jusque là rien n’est fait. Des sources proches de la délégation affirment qu’ils ont des difficultés à trouver un contact pour mettre en oeuvre ce bureau. Le Maroc, quant à lui et vu le retard enregistré dans l’ouverture de la représentation de la banque pour l’Afrique du nord, ne s’avoue pas vaincu et est en train de faire du lobbying pour récupérer le projet.
Le ministre du développement et de la coopération internationale a du pain sur la planche car il est urgent de faire bouger les choses.
L’attentisme et la nonchalance dans la prise de décision font perdre des opportunités importantes à la Tunisie.
Besoin d’éclaircissement
Autre département qui devrait se remuer un peu, celui en charge de la diplomatie.
En effet, le ministère des affaires étrangères doit se mobiliser et entamer ses contacts avec le Qatar. Et ce pour deux raisons au moins. Il s’agit d’officialiser l’offre de report de la dette de 500 millions de dollars contractée en 2012 et annoncée par l’Emir du Qatar à « Tunisia 2020« . Autre point et qui concerne toujours le Qatar celui se rapportant à la promesse de 1200 millions de dollars. L’une des plus, sinon la plus importante promesse faite lors de la conférence internationale sur l’investissement et qui, à ce jour n’a pas été explicitée. S’agit-il d’un don de ce pays ami ou d’un nouveau prêt ? Est ce que cette promesse tient compte du rééchelonnement des 500 millions de dollars ou c’est une sommes en plus, c’est à dire supplémentaire?
Des questions qui méritent réponse, et au plus vite, car il y a urgence si la volonté politique de faire sortir le pays du marasme dans lequel il se débat et répondre aux attentes combien nombreuses des tunisiens, existe réellement.
Le temps n’est pas à l’attentisme, il faut agir et vite.
Le chef du gouvernement d’union nationale en a pris l’engagement et il en donne le tempo. A ses collaborateurs de faire de même pour ne pas être considéré à côté de la plaque
F.B