Gouvernement d’union nationale : Bruits de couloirs

Le 3 août dernier, l’ancien ministre des Affaires locales, Youssef Chahed, a été officiellement chargé par le président de la République, Beji Caid Essebsi, de former le nouveau gouvernement d’union nationale. Quelques minutes après sa nomination, Chahed, a annoncé le démarrage des consultations avec les partis politiques et les composantes de la société civile sur la structure du futur gouvernement et les noms des personnalités qui pourraient en faire partie . Le GUN doit être formé, selon la Constitution tunisienne, dans un délai maximum de 30 jours, soit le 2 septembre 2016.
A peine deux semaines après le démarrage des consultations, les premiers noms des éventuels futurs ministres ont commencé à faire leur apparition sur les différents médias et l’ossature du futur gouvernement a commencé à se dessiner.
Selon les premières fuites, depuis Dar Dhiafa où les consultations sur la constitution de la nouvelle équipe gouvernementale se tiennent actuellement, certains ministres du gouvernement Habib Essid seront maintenus . Il s’agirait, d’après les premiers éléments, du ministre de l’Education Néji Jalloul, du ministre des Affaires Etrangères, Khemais Jhinaoui, et de la ministre du Tourisme Salma Rekik. Toutefois, il faut signaler, que ces personnalités citées ne seront pas forcément maintenues à la tête des départements qu’elles occupaient au sein du gouvernement d’Essid.
Par ailleurs, le mouvement Ennahdha a proposé à Youssef Chahed, selon Rached Ghannouchi de maintenir les ministères de souveraineté notamment ceux de l’Intérieur et de la Défense pour qu’ils continuent, selon lui, à jouer leur rôle dans la lutte contre le terrorisme. Ennahdha a également annoncé avoir présenté à Chahed toute une liste de candidats, dirigeants et membres du parti, pour occuper des postes au sein du nouveau gouvernement. Comptant un nombre de candidats dépassant de loin le nombre demandé, cette liste respecte, selon Ennahdha, qui s’abstient toujours de divulguer les noms, les conditions exigées à savoir celles de faire participer les femmes et les jeunes et la garantie de la compétence.
Selon des sources concordantes, Nidaa Tounes a proposé de son coté,  une liste de candidats pour occuper des postes au sein du nouveau gouvernement. On parle d’une liste de plus de 40 personnalités. Sur cette liste figurent la députée Leila Awlad Ali (52 ans), la députée Wafa Makhlouf (40 ans), la députée Souad Zaouali (60 ans), le député Abdelnasser Chouikh (59 ans), et le député Abdelaziz Koti (46 ans). Ce dernier, souhaiterait – il ne s’en cache pas – qu’on lui accorde le portefeuille de l’agriculture. Le candidat de Nidaa semble vouloir faire valoir le diplômé qu’il a obtenu à l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT), qui justifierait ses connaissances et ses compétences en le domaine et qui lui permettraient de diriger un tel ministère. Et là, il est plus que légitime de s’interroger si le candidat pour le département sis à la rue Alain Savary a dans sa poche une stratégie  et un programme clair à mettre en oeuvre pour diriger ce département.
D’un autre côté, et fait assez surprenant quand on sait que le Front Populaire a boycotté toutes les réunions de concertation sur l’initiative présidentielle et refusant même de rencontrer Youssef Chahed, c’est le cas Mongi Rahoui qui fait parler de lui. En effet, ce dernier a été reçu récemment à dar Dhiafa par le chef du gouvernement désigné et pourrait intégrer le nouveau gouvernement selon les rumeurs faisant part d’une proposition de Chahed. En effet, d’après des informations fuitées, le dirigeant du Front Populaire, pourrait être nommé à la tête d’un ministère économique. Cette rencontre a toutefois provoqué la rage du Front Populaire qui refuse catégoriquement de participer au gouvernement d’Union Nationale. Hamma Hammami, porte parole du FP, a considéré que Mongi Rahoui s’est présenté en tant qu’indépendant ajoutant que même le parti Al Watad n’avait pas eu connaissance de cette initiative personnelle.  Mongi Rahoui serait donc dans une situation critique. Il serait obligé de présenter sa démission du Front Populaire et de laisser derrière lui toutes « les années de militantisme » pour pouvoir décrocher un poste au sein du nouveau gouvernement.
Les heures et les jours qui viennent apporteront leurs lots de vérités.
Affaires à suivre…

Hajer Ben Hassen

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