Le 13 juillet 2016 pourrait devenir une date importante dans l’Histoire de la Tunisie : partis politiques et représentants, des organisations nationales et de la société civile ont signé le document de synthèse sur les priorités du prochain gouvernement d’union nationale, baptisée à présent le « Pacte de Carthage ». Pour le président de la République, à l’origine de l’initiative, il représente la seule solution pour espérer une quelconque sortie de crise pour le pays.
Qui sont les signataires ?
L’objectif, selon la Présidence de la République, est de réunir toutes les sensibilités politiques autour d’un texte unique. Les signataires sont l’UGTT, l’UTICA, l’UTAP, Nidaa Tounes, Ennhadha, Afak Tounes, Machrou3 Tounes, Mouvement Achaab, Initiative Destourienne, Al Joumhouri et la Voie Démocratique et Sociale.
La signature du Pacte de Carthage constitue, pour la Présidence de la République et les parties prenantes au dialogue, un premier pas vers la cristallisation des objectifs du futur gouvernement d’union nationale : sécurité, développement économique, consolidation du processus de la transition démocratique, exécution des projets programmés en faveur du développement régional, lutte contre la corruption, etc.
Six axes principaux :
La lutte contre le terrorisme : Il s’agit du premier objectif du Pacte de Carthage. Le prochain gouvernement devra mettre en place une stratégie nationale de lutte contre ce fléau, et ce en renforçant les capacités de l’Armée Nationale, des forces de sécurité et des renseignements. Ce plan vise également à encadrer les blessés du terrorisme et les familles des martyrs des deux institutions sécuritaires. Il prévoit une campagne de sensibilisation aux dangers du terrorisme, incitant les citoyens à prendre part à cette lutte.
La croissance économique : La feuille de route comprend diverses mesures visant à stimuler la croissance économique et le développement. Ceci passera par le développement de l’économie régionale, l’incitation à l’investissement, la mise en œuvre des projets programmés, l’accélération du rythme de production dans plusieurs secteurs (notamment les phosphates et l’énergie), la stimulation de l’agriculture, la régularisation de la situation foncière des terres agricoles, ….
La lutte contre la corruption : Ce volet figure parmi les priorités fixées par le Pacte de Carthage. Le phénomène de la corruption devient de plus en plus pesant sur l’économie Tunisienne et affecte la bonne gouvernance, dont l’instauration peine à se réaliser dans notre pays.
Il faut se rappeler dans ce contexte les déclarations de Chawki Tabib, Président de l’Instance supérieure de lutte contre La corruption, qui avait choqué en affirmant que « la Tunisie risque de devenir un État mafieux » si rien n’était fait en matière de lutte contre la corruption…
Le gouvernement d’union nationale va donc travailler sur le renforcement des mesures relatives à la transparence et le respect du droit d’accès à l’information.
L’équilibre financier : Le gouvernement d’union nationale se focalisera sur le rééquilibrage de la balance budgétaire de l’État en réduisant la dette et les déficits publics.
Le développement régional : Autre point capital du Pacte de Carthage : la mise en place d’une politique spécifique aux régions urbaines et aux collectivités locales. À travers cette dernière, le prochain gouvernement mettra en place un plan d’urgence pour l’amélioration des services publics (modernisation des infrastructures, des espaces culturels, …). Il se focalisera aussi sur la protection de l’environnement, la lutte contre les constructions anarchiques, l’amélioration de la qualité de vie des citoyens et une meilleure prise en charge des déchets.
Consolidation de l’action gouvernementale : Le Pacte de Carthage prévoit le renforcement de l’action gouvernementale et le parachèvement de l’installation des institutions de la République. Ainsi, les membres du prochain gouvernement devront respecter les exigences de l’action collective et solidaire, accélérer le processus de la prise de décisions, mettre en place un calendrier de mise en oeuvre des réformes convenues et instaurer une communication gouvernementale plus efficace. Dans le même cadre, le Pacte de Carthage prévoit la simplification des procédures administratives et la mise en place des institutions constitutionnelles, notamment la création d’un conseil national du dialogue social.
M.F.K, avec TAP